Deux implantations de cœur artificiel total de Carmat ont été pratiquées entre décembre 2023 et janvier 2024. Le CHU de Montpellier se positionne comme l’un des six établissements français habilités à pratiquer ce type d’intervention.
Le dispositif cardiaque Aeson© est une machine développée par la société biomédicale Carmat. S’il est plus volumineux et lourd qu’un cœur normal – 900 grammes contre 300 grammes pour un cœur normal, ce cœur artificiel fonctionne à l’identique, reproduisant les battements pulsatiles et s’adaptant selon la situation (effort ou sommeil) par autorégulation, rapporte France Bleu.
Il est aussi « hautement hémocompatible », précise Midi Libre, afin de ne pas altérer les cellules sanguines.
Si la société Carmat a déjà implanté 50 de ses bioprothèses cardiaques de par le monde, le CHU de Montpellier en est à la deuxième intervention, cette prothèse étant implantée dans l’attente d’une greffe de cœur humain.
Les deux interventions ont duré entre 8 et 9 heures, nécessitant des équipes de haute technicité composées de 10 à 15 personnes (chirurgiens cardiaques, anesthésistes-réanimateurs, infirmiers).
« Ce sont des gestes à risque qu’une dizaine d’équipes en France, uniquement dans des CHU, sont capables de réaliser », a souligné le Pr Patrice Taourel, président de la Commission médicale d’établissement du CHU sur Midi Libre.
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Des greffes de cœur artificiel total au @CHU_Montpellier. pic.twitter.com/h52DxKqpfp— CHU de Montpellier (@CHU_Montpellier) March 20, 2024
« Ils ont vécu cette opération comme une délivrance »
Jean-Bernard, 70 ans, a subi cette intervention le 10 décembre dernier. « Sa situation se dégradait et il n’avait plus le temps d’attendre une transplantation, explique le professeur Taourel. Il a eu des difficultés respiratoires après l’opération mais il s’en est sorti après plusieurs mois de réanimation. Il est actuellement en centre de rééducation au CHU de Nîmes. »
Patrick, 60 ans, présentait un lourd passé cardiaque avec un infarctus, un double pontage et une hospitalisation récente aux soins intensifs. Il a été greffé les 23 janvier dernier. « Il est toujours en réanimation. Il était arrivé en situation d’insuffisance cardiaque très avancée, avec des répercussions sur la fonction rénale. Il est toujours dialysé. Il n’aurait probablement pas survécu à la transplantation d’un greffon cardiaque naturel en raison du risque de surinfection. »
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« Ces patients attendaient depuis plusieurs mois l’ouverture du programme à Montpellier, rappelle le Pr Gaudard, chef du service d’anesthésie-réanimation au CHU Arnaud-de-Villeneuve sur Midi Libre. Ils ont vécu cette opération comme une délivrance. Nous n’avons pas encore de recul sur la longévité de la prothèse ». Pour l’heure, la durée maximale de survie enregistrée est de deux ans.
« C’est une aventure qui est passionnante sur le plan humain, médical et technologique » confie également le Pr Philippe Gaudard sur France Bleu. « C’est un concept philosophique assez intéressant puisqu’on remplace quelque chose d’intime par une machine. L’un de nos patients l’a surnommé son ange Gabriel ».
En France, on compte entre 1,5 million et 2 millions de personnes victimes d’insuffisance cardiaque. Selon La Croix, la société Carmat, qui fêtait en décembre 2023, les 10 ans de la première implantation « avec succès » d’un cœur artificiel total, compte multiplier sa production et atteindre la fabrication de 500 cœurs artificiels par an.
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