C’était une promesse de campagne du candidat Macron en 2017 : la création du SNU (service national universel), en tant que successeur du service militaire obligatoire, aboli par Jacques Chirac en 1996. Mis en place à titre facultatif en 2019, il se compose d’un « séjour de cohésion » de deux semaines, ayant lieu hors du département ou de la région de résidence du jeune, et d’une mission d’intérêt général de 84 heures. Mais voilà que le SNU pourrait être prochainement rendu obligatoire pour les 800 000 élèves en classe de seconde… La secrétaire d’État à l’Éducation nationale, Sarah El-Haïry, a en effet annoncé qu’un dispositif expérimental serait initialement appliqué dans six départements, avant qu’il ne soit élargi à la totalité du territoire national en cas de succès. Ce qui semble de plus en plus inquiéter le milieu éducatif dans son ensemble.
Obliger tous les élèves de seconde à suivre deux semaines de stage sur le temps scolaire dans le cadre du SNU va immanquablement poser toutes sortes de problèmes, comme le souligne un récent article du Monde : comment assurer le logement de 800 000 jeunes pendant 15 jours – dont le financement, on l’imagine bien, sera pris en charge par le contribuable ? Quels encadrants choisir ? (Il en faudrait au total 100 000 selon la Cour des comptes.) Sans parler de la question de la légalité et de constitutionnalité de cette mesure. D’aucuns jugent qu’une loi devra nécessairement être adoptée, le Conseil d’État ayant même considéré en 2019 qu’il faudrait réviser la Constitution. N’aurait-il pas été tout simplement préférable d’ouvrir davantage les jeunes au monde de l’entreprise durant ces mêmes quinze jours ? Il est regrettable qu’en France, les élèves ne soient mis en relation avec l’entreprise qu’au cours d’un stage de 3 à 5 jours réalisé en classe de troisième. Il faudrait qu’ils puissent approfondir cette première expérience de la vie professionnelle au lycée. Tout en ayant la possibilité de suivre s’ils le souhaitent le parcours du SNU lors des vacances scolaires, conformément à ce que prévoyait le système mis en place en 2019.
Article écrit par Matthieu Creson. Publié avec l’aimable autorisation de l’IREF.
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Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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