Un quart des ponts français, soit environ 10.000 ouvrages, nécessiteraient une remise en état, selon le Cerema. Un tiers d’entre eux nécessitent une intervention immédiate.
Depuis l’effondrement du pont italien de Gênes, en 2018, qui avait fait plus de quarante morts, ce patrimoine vieillissant fait l’objet d’une attention particulière.
Selon un rapport du Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement), qui a évalué « 63.180 ouvrages du réseau routier communal » entre octobre 2021 et octobre 2024, un quart des ponts sont considérés comme en bon état, mais 25 % sont en mauvais état. Un tiers d’entre eux nécessitent même des mesures d’urgence, et « 5 % des ponts et murs présentent des problèmes de sécurité du fait de désordres graves sur la structure avec préconisation immédiate de limitation de tonnage ou de fermeture ».
Des centaines de ponts fermés
Cette étude a entraîné la fermeture immédiate de 400 ponts à travers le pays tandis que 1500 ont vu leur tonnage abaissé. Le Cerema estime dans son rapport que « la remise en état de ce patrimoine nécessiterait un rattrapage de près de 3,3 milliards d’euros, dont 740 millions d’euros pour les ouvrages nécessitant une action immédiate compte tenu de désordres graves de structure ».
En 2019, une mission d’information sénatoriale révélait que certaines communes et intercommunalités « méconnaissent l’état de leurs ponts voire parfois leur nombre », et qu’elles ne sont pour la plupart « pas équipées pour en assurer la gestion ». Cet état de dégradation qui concerne près de 10.000 ponts communaux en France « est lié au manque d’entretien et au vieillissement », explique à BFMTV David Zambon, directeur infrastructures de transport et matériaux au Cerema.
« Le premier type de dégât intervient quand l’eau s’infiltre à l’intérieur avec de la végétation qui pousse : ça le fragilise avec le temps et ça nécessite des travaux d’étanchéité et de réparation », détaille le spécialiste « Il y a ensuite d’autres types de dégradations comme des bétons qui vieillissent mal ou des systèmes de fer qui vont rouiller », ajoute-t-il encore.
Les 14.809 communes concernées, toutes de moins de 10.000 habitants, ont reçu de la part de l’établissement public un « carnet de santé » des ponts et murs de soutènement . Ce document permet d’effectuer un suivi des études et travaux pour chaque équipement, afin « d’aider les communes dans la bonne gestion et l’entretien de leurs ponts et de leurs murs ».
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