Victime d’un déferlement de haine en ligne après avoir publié en novembre une vidéo controversée sur l’islam, Mila a dénoncé lundi soir à Paris, au procès de 13 de ses harceleurs présumés, des violences « totalement injustifiables », qu’elle a refusé d’excuser.
« Je ne menace pas une personne de mort parce que ce qu’elle a dit ne me plaît pas », a déclaré, à la barre du tribunal correctionnel, Mila, 18 ans, veste blanche sur robe noire, cheveux bleu-vert coupés au carré, gros collier doré au cou.
#Mila
Richard Malka entame sa plaidoirie. « Pour la première fois dans ce pays, une adolescente, de ses 16 ans et demi à ses 18 ans a reçu 100.000 messages de haine et de menaces de mort. Pour la première fois, une adolescente vit sous protection policière jour et nuit. »— Alexandra Gonzalez (@AlexandraGzz) June 22, 2021
« Rien n’excuse des paroles aussi criminelles, aussi monstrueuses », a ajouté la jeune femme, accoudée au pupitre, dos aux treize jeunes gens jugés pour l’avoir harcelée en ligne, voire menacée de mort.
Âgés de 18 à 30 ans, ils ont pour la plupart reconnu être les auteurs d’un message.
L’adolescente avait publié le 14 novembre sur le réseau social Tik Tok une vidéo devenue virale critiquant l’islam.
Elle réagissait à de nouveaux messages haineux, dix mois après une première vidéo dans laquelle elle critiquait une religion « de merde », qui avait déclenché des milliers de menaces de mort, la contraignant à vivre sous protection policière.
Benjamin Morel sur les réquisitions contre les harceleurs de Mila : «Le vrai scandale ce ne sont pas ces six mois de sursis requis mais le fait qu’il n’y ait que treize prévenus sur 100 000 messages de haine» #90minutesinfo pic.twitter.com/hdwpTaxWVc
— CNEWS (@CNEWS) June 22, 2021
Cette vidéo avait été publiée en janvier 2020 en « riposte à des attaques complètement innommables, au nom de l’islam », après que Mila eut fait état lors d’une conversation en ligne de « ses préférences sexuelles », a rappelé sa mère, longuement auditionnée avant elle.
« J’ai réagi simplement pour me défendre », a affirmé Mila à sa suite.
« Je suis certaine que si j’avais critiqué l’islam sans gros mots, ils auraient réagi de la même manière et trouvé d’autres arguments », a estimé la jeune femme, selon laquelle on veut lui « interdire de parler d’islam ».
Érigée par certains en porte-voix du droit au blasphème, Mila a déclaré qu’elle ne « (s’effacerait) pas des réseaux sociaux ». « Je ne me soumettrai pas », a-t-elle lancé.
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