À l’hôpital privé de l’Estuaire du Havre, c’est l’hécatombe, le service dialyse connaît une vague de démissions sans précédent. Pas moins de six infirmières ont quitté leur poste depuis le début de l’année, cinq autres étant en arrêt maladie. Résultat, le personnel comme les patients en subissent les conséquences.
Entre les démissions et les arrêts maladie, le personnel du service dialyse de l’hôpital privé de l’Estuaire (HPE), basé au Havre, voit ses conditions de travail se détériorer. Cette grave crise aurait débuté en novembre 2022, rapporte ce 20 juillet 76 Actu. La direction propose des solutions mais elles s’avèrent bien en-deçà de ce que réclame le personnel.
« 17% d’augmentation sur ces trois dernières années »
En novembre 2022, un préavis de grève avait été déposé, les revendications du personnel portant sur une revalorisation salariale. N’ayant pas été entendu par la direction, le personnel avait alors attendu les négociations annuelles obligatoires (NAO), mais là encore, en vain. Une infirmière explique à nos confrères qu’après 13 ans dans ce service dialyse de l’HPE, elle est à la « limite du Smic », et ce en comptant la prime Ségur.
Pour sa défense, la direction met en avant les 17% d’augmentation dont les infirmières de dialyse ont bénéficié sur ces trois dernières années, ces revalorisations étant liées à des mesures nationales et locales.
Les salariés, qui ont également demandé une prime exceptionnelle pour la saison estivale, se sont vu accorder 80€ brut par vacation supplémentaire, ce montant ayant finalement été passé à 100€.
Des patients transférés au dernier moment
Le personnel du service dialyse pointe par ailleurs les répercussions du manque de personnel sur les patients – qui doivent subir des transferts – et dénonce aussi l’augmentation de leur charge de travail, avec des plannings sans cesse modifiés et qui plus est à la dernière minute.
Afin de respecter des normes relatives aux effectifs, la direction de l’HPE souligne de son côté que lorsqu’elle manque de personnel, certains malades sont transférés au centre l’Anider se trouvant juste en face. Mais ces patients ne sont alertés de ces changements que quelques jours avant, déplorent les infirmières, alors qu’ils sont en possession de leur planning de soins depuis plusieurs semaines.
La direction se targue justement de ne pas faire peser sur ses salariés une charge de travail supplémentaire en cas de manque de personnel, et met en avant cette réorganisation au niveau des patients. Le Groupe Ramsay, qui est à la tête de l’HPE, reconnaît cependant que « l’intégration de nouveaux collègues impose en outre une phase de formation et d’accompagnement qui bouleverse les habitudes ».
« Je n’ai jamais connu ça en 8 ans »
Pour pallier ces absences de personnel, la direction affirme que cinq personnes sont en cours de recrutement. Elle stipule par ailleurs que « les mesures de révision de la convention collective devraient être menées dans les prochains mois ».
Tous les salariés confirment auprès de 76 Actu n’avoir « jamais travaillé dans de telles conditions ». « Je n’ai jamais connu ça en 8 ans. On ne sait pas quoi faire pour les faire bouger », se lamente une infirmière de ce service dialyse. Elle pense elle aussi à quitter l’HPE.
En janvier, déjà, l’hôpital privé de l’Estuaire du Havre, dans son ensemble, connaissait déjà une vague de démissions, comme le rapportait BFM Normandie. Huit médecins avaient alors quitté l’hôpital en raison des conditions de travail difficiles.
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