Un ancien responsable de la dictature au Soudan soupçonné de crimes contre l’humanité s’est évadé de prison en compagnie d’ex-collaborateurs à Khartoum, où de nouveaux combats entre l’armée et les paramilitaires mettent en péril le fragile cessez-le-feu.
Mercredi, les affrontements ont continué dans la capitale où des avions de chasse de l’armée ont survolé la banlieue nord, essuyant les tirs à l’artillerie lourde des paramilitaires, ont raconté des témoins à l’AFP. La périphérie est de Khartoum a été la cible d’intenses frappes aériennes et des affrontements à la mitrailleuse ont eu lieu dans la périphérie sud, où se trouve une maison du dirigeant des paramilitaires, selon d’autres témoins.
Anciens alliés, ils se livrent désormais la guerre
Malgré l’annonce d’un cessez-le-feu conclu sous l’égide des États-Unis, les combats meurtriers opposent depuis le 15 avril les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo à l’armée régulière du général Abdel Fattah al-Burhane.
Alliés lors du coup d’État d’octobre 2021, les deux généraux se livrent désormais une guerre sans merci qui a fait 512 morts et 4193 blessés, selon un bilan communiqué mercredi par le ministère soudanais de la Santé. Ce putsch avait mis fin à la transition démocratique qui a suivi la chute du dictateur Omar el-Béchir, déchu en 2019 sous la pression de la rue et emprisonné après 30 ans de pouvoir.
Évasion d’anciens responsables de la dictature déchue
Profitant d’une situation chaotique, un personnage important du régime de Béchir, Ahmed Haroun, a annoncé mardi s’être évadé de la prison de Kober à Khartoum, avec d’autres hauts responsables de la dictature islamo-militaire. « Nous sommes restés en détention à Kober pendant neuf jours (…) et nous avons désormais la responsabilité de notre protection » dans un autre lieu, a affirmé M. Haroun dans une allocution diffusée sur une chaîne de télévision soudanaise.
Béchir, qui était lui aussi détenu dans la prison de Kober, a été selon l’armée transféré avant le début des combats dans un hôpital où il se trouvait toujours mercredi « sous la garde de la police judiciaire ». L’ex-dictateur est recherché par la Cour pénale internationale (CPI) pour « crimes de guerre » et « crimes contre l’humanité » au Darfour, dans l’ouest du Soudan, comme M. Haroun.
Le bureau du procureur de la CPI a indiqué suivre de près les événements, observant que les informations sur les personnes incarcérées à Kober n’avaient pas été « confirmées de manière indépendante ».
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