Un coq nain est le centre de tensions entre une famille de Vendeuvre-sur-Barse (Aube) et un couple de voisins depuis janvier 2021. Ces derniers leur demandent de se séparer de l’animal et ont même demandé à leur bailleur de les expulser de la maison qu’ils louent.
C’est en février 2018 que Manon Vançon et Cédric Aubry se sont installés dans cette petite commune de 2 300 habitants, indique L’Union. « Pour le bonheur de notre fille de 3 ans, pour la joie d’avoir des œufs frais et pour le plaisir de faire parfois de la reproduction, nous avons quelques poules et un petit coq nain de race sabelpoot », écrit la mère de famille dans le texte de la pétition dans laquelle ils racontent les problèmes liés à leur gallinacé, qui dérange les voisins par ses chants.
« Le coq rentre le soir dans le noir dans sa cabane, il ne chante que très peu la journée et non la nuit contrairement à ce qu’ils disent […]. Je dors parfois la fenêtre ouverte et je n’entends rien ! » assure la jeune femme.
Pourtant, selon l’une des deux missives, envoyée par l’intermédiaire d’un avocat spécialisé dans les problèmes de nuisances sonores et pollution acoustique basé en banlieue parisienne, Christophe Sanson, « l’intensité des nuisances est telle, selon mes clients, qu’elle les empêche de jouir sereinement de leur bien immobilier, dégrade leur santé ainsi que celle de leur fils, notamment par des troubles du sommeil », rapporte France 3.
Un autre conflit comme celui du coq Maurice ?
L’affaire rappelle un autre conflit, celui du coq Maurice de l’Île d’Oléron. En septembre 2019, les propriétaires de ce dernier ont finalement gagné leur procès après une saga qui a été ultra-médiatisée. Dans le cas du coq Philippe, l’avocat des plaignants assure que ses clients espèrent ne pas se rendre jusqu’au procès et recherchent plutôt « une solution raisonnable ». Il ajoute toutefois que « dans l’affaire du coq Maurice, le tribunal a considéré que les plaignants n’avaient pas d’éléments déterminants, nous, nous avons des choses ».
Manon Vançon et Cédric Aubry estiment que les relations avec leurs voisins ont commencé à se dégrader depuis un jour de juillet 2020, le jour de l’anniversaire de leur fille. La gendarmerie était venue pour des nuisances sonores, ils avaient ensuite baissé la musique et parlé moins fort.
Depuis janvier dernier, c’est à leur coq que les voisins s’en prennent. « J’ai essayé de leur parler, mais ils m’ont répondu que si j’aimais les animaux, il fallait que j’habite dans une ferme », raconte la propriétaire du coq Philippe. « Ils m’ont dit : ‘De toute façon vous n’êtes pas la première à avoir eu un coq ici et nous avons toujours eu gain de cause ! Votre coq, si c’était le mien, je lui tordrais le cou. Même les chiens nous dérangent !' »
Vers une expulsion de la maison louée ?
La famille estime que l’avocat des voisins fait pression sur leur bailleur pour les faire expulser de la maison qu’ils habitent. En effet, un nouveau courrier de Troyes Aube Habitat évoque une mise en demeure. Toutefois, le bailleur précise qu’« on est loin de tout ça, on privilégie le dialogue ».
De son côté, la mairie est « parfaitement au courant » de la situation et a conseillé au couple « de ne pas en tenir compte ». La maire a aussi envoyé un courrier aux plaignants pour leur rappeler la loi adoptée en janvier 2021 afin de protéger le patrimoine sensoriel des campagnes.
Malgré cela, maître Christophe Sanson estime qu’« autant on peut avoir une tolérance quand c’est le coq de la basse-cour du paysan d’à côté, autant quand c’est un coq d’ornement, pour se faire plaisir, dans une zone péri-urbaine résidentielle, le juge sera beaucoup moins tolérant ».
La pétition mise en ligne par les propriétaires du coq Philippe a reçu plus de 20 000 signatures au moment d’écrire ces lignes, une grande majorité d’entre elles après le début de la médiatisation de l’affaire cinq jours plus tôt.
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