Grâce à l’ADN de deux momies âgées de 7000 ans découvertes en Lybie, des généticiens et des archéologues ont pu révéler l’existence passée d’une lignée nord-africaine inconnue, qui ne partage aucun lien génétique avec les humains actuels.
La découverte a de quoi bouleverser certaines idées préconçues. Deux corps féminins, naturellement momifiés avec le temps, ont été exhumés d’un abri sous roche nommé Takarkori, situé dans le Sahara libyen. Contre toute attente, ils n’appartiennent à aucun lignage génétique connu chez les humains actuels, indique une étude publiée dans la revue Nature le 2 avril.
Ces deux femmes, d’une quarantaine d’années, vivaient à une époque inimaginable aujourd’hui, appelée la période humide africaine. En ce temps-là, le Sahara était verdoyant, et même constellé de lacs, dont l’un plus grand que l’Allemagne d’aujourd’hui.
Ainsi, aucun de ces deux corps momifiés ne montre des gènes subsahariens, que les chercheurs auraient pu logiquement trouver. La vérité est plus étonnante : le matériel génétique serait associé à une lignée nord-africaine complètement inconnue et restée isolée pendant la majeure partie de son existence.
Menée par l’archéogénéticienne Nada Salem, l’étude révèle que ces individus partageaient davantage avec des chasseurs-cueilleurs de la grotte de Taforalt, au Maroc, qu’avec les peuples subsahariens. Les analyses révèlent par ailleurs que les génomes de Takarkori comportent des traces d’ADN néandertalien, mais en proportion dix fois inférieure à celle observée chez les populations humaines modernes non africaines.
« Ils ont reçu des traces de Néandertal provenant hors d’Afrique »
« La population de cette lignée n’a pas quitté l’Afrique. Or seules les populations en dehors d’Afrique montrent un mélange avec Néandertal. C’est l’une des conclusions passionnantes de cette étude : malgré leur isolation, ils ont reçu des traces de Néandertal provenant hors d’Afrique », explique le Pr Johannes Krause, qui a supervisé les travaux de l’étude. « Cela indique la persistance d’une ascendance extra-africaine en Afrique du Nord sur plusieurs dizaines de milliers d’années. »
« Nos travaux remettent en question les modèles de peuplement de l’Afrique du Nord et mettent en lumière l’existence d’une lignée génétique profondément enracinée et longtemps isolée », ajoute Nada Salem dans un communiqué.
Les barrières naturelles et la diversité des paysages du Sahara vert pourraient expliquer l’isolement génétique de ces individus, et pourquoi leurs interactions avec d’autres populations ont été si limitées, rapporte Slate. Alors, qui sont vraiment ces individus retrouvés dans le Sahara libyen ? D’autres recherches archéologiques pourront peut-être nous donner la réponse.
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