La bande de Gaza assiégée est le théâtre lundi de raids aériens israéliens et d’intenses combats après des menaces du mouvement terroriste islamiste palestinien Hamas de ne pas libérer « vivants » sans négociations les otages qu’il détient.
De nouvelles frappes, selon des témoins, ont visé les villes de Khan Younès et de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, où sont massés des centaines de milliers de civils après avoir fui les combats dans le nord. Le ministère de la Santé du Hamas a fait état de « dizaines » de morts à travers le territoire palestinien, notamment à Khan Younès et à Rafah, dans la ville de Gaza et le camp de réfugiés voisin de Jabalia, dans le nord, ainsi que dans les camps de Nuseirat et de Maghazi (centre).
Le Hamas dicte ses exigences
L’armée a fait état lundi de tirs de roquettes depuis Gaza vers Israël, qui ont provoqué des dégâts et fait un blessé léger à Holon, dans la banlieue de Tel-Aviv, selon la police. « Je dis aux terroristes du Hamas : c’est la fin », avait lancé dimanche le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, aux combattants du Hamas en les appelant à déposer les armes, affirmant que beaucoup d’entre eux s’étaient rendus ces derniers jours.
La guerre a été déclenchée le 7 octobre après une attaque d’une ampleur sans précédent lancée par des commandos du Hamas infiltrés en Israël depuis Gaza, durant laquelle 1200 personnes, en majorité des civils, ont été tuées, selon les autorités israéliennes. En riposte, Israël a promis de détruire l’organisation terroriste Hamas, au pouvoir depuis 2007 dans la bande de Gaza. En parallèle à sa campagne de frappes aériennes dévastatrices, l’armée mène depuis le 27 octobre une offensive terrestre contre le Hamas, concentrée dans un premier temps dans le nord de Gaza puis étendue à l’ensemble du territoire. L’armée a annoncé lundi que 101 soldats étaient morts depuis le début de l’offensive terrestre.
Une trêve de sept jours, du 24 novembre au 1er décembre, a permis de libérer 105 otages aux mains du Hamas et de groupes affiliés depuis le 7 octobre, dont 80 ont été échangés contre 240 prisonniers palestiniens détenus par Israël. Le Hamas a prévenu dimanche qu’aucun des 137 otages encore détenus à Gaza n’en sortirait « vivant » sans « un échange et une négociation, et sans répondre aux exigences de la résistance ».
« Une calamité »
L’armée israélienne a demandé aux civils de se rendre dans des « zones sûres » pour échapper aux combats. Des milliers de Gazaouis fuient comme ils le peuvent : en voiture ou camion, parfois en charrette ou à pied. Rafah, à la frontière égyptienne, s’est transformée en gigantesque camp de déplacés où des centaines de tentes ont été montées à la hâte avec des bouts de bois, des bâches en plastique et des draps.
Dans le nord, des milliers de déplacés ont aussi installé des tentes autour des locaux de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) dans le secteur d’Al-Rimal, à l’ouest de la ville de Gaza, fuyant les bombardements incessants, selon un correspondant de l’AFP.
Les déchets s’amoncellent dans ce camp de fortune. Aux alentours, des dizaines de maisons et de magasins sont détruits, y compris les bâtiments de l’Université islamique et ceux de l’université Al-Azhar voisine. « Nous avons fui samedi et installé une tente. Il n’y a pas d’eau. Il n’y a pas d’électricité, pas de pain, pas de lait ni de couches pour les enfants. C’est une calamité », raconte à l’AFP Rami Al-Dahdouh, un tailleur de 23 ans à présent sans emploi, venu du quartier de Tel al-Hawa.
Après l’échec vendredi du Conseil de sécurité de l’ONU à voter un « cessez-le-feu humanitaire immédiat » en raison du veto de Washington à la résolution, l’Assemblée générale doit se réunir mardi pour discuter de la situation à Gaza.
Le projet de texte vu par l’AFP dimanche reprend en grande partie la résolution rejetée vendredi. Faisant état de la « situation humanitaire catastrophique dans la bande de Gaza », le texte exige « un cessez-le-feu humanitaire immédiat » et la libération « immédiate et inconditionnelle » de tous les otages.
En continuant de tirer sur Israël, le Hezbollah met en danger la vie du personnel de la @UNIFIL_ et continue de violer systématiquement la Résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU. Le chef de mission et commandant de la Force @aroldo_lazaro a été informé de l’incident.
— Tsahal (@Tsahal_IDF) December 10, 2023
La guerre a aussi accru les tensions dans la région, notamment à la frontière nord d’Israël avec le sud du Liban où le mouvement chiite Hezbollah, allié du Hamas, est très implanté. L’armée israélienne a signalé lundi de nouveaux tirs de roquettes depuis le Liban, provoquant une riposte à l’artillerie.
En Syrie, l’aviation israélienne a mené au cours de la nuit des frappes dans la banlieue de Damas, qui ont visé des « sites du Hezbollah » et fait quatre morts, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
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