Auprès de Gérald Darmanin, Élisabeth Borne prône «l’unité» en vue de contrer «les populistes et les extrêmes»

Par Epoch Times avec AFP
28 août 2023 10:58 Mis à jour: 28 août 2023 11:01

Élisabeth Borne a exigé « l’unité » de la majorité dimanche à Tourcoing (Nord) lors de la rentrée politique de Gérald Darmanin, où elle s’est invitée in extremis après deux semaines d’offensive politique et médiatique du ministre de l’Intérieur.

« Le temps devant nous doit être entièrement consacré à l’action et à un travail de fond intense pour produire des résultats. C’est comme cela que nous combattrons les populistes et les extrêmes, en leur laissant leurs recettes démagogiques », a lancé la Première ministre en conclusion de la journée organisée par le ministre de l’Intérieur dans le Jardin botanique de son fief électoral.

« Notre unité est notre force, nous devons la protéger à tout prix, c’est la condition pour continuer à agir et ne pas paver nous-mêmes le chemin des extrêmes. Cette unité, derrière le président de la République et son projet, j’y tiens, j’y veille et j’en suis la garante, comme cheffe de la majorité », a insisté Élisabeth Borne.

Ce n’est que samedi que la Première ministre avait annoncé sa venue dans le Nord, où M. Darmanin organisait sa première rentrée politique, quelques semaines après avoir échoué à lui succéder à Matignon. L’ex-LR avait planté le décor en début de journée en expliquant ne pas vouloir laisser Marine Le Pen « aller irrémédiablement au pouvoir », une hypothèse déjà jugée « assez probable » vendredi dans les colonnes de La Voix du Nord.

La mise en scène avait été soignée – environ 700 personnes, onze ministres, plusieurs dizaines de parlementaires de la majorité et quelques élus LR –, autant que le thème : les « classes populaires », oubliés des parti de gouvernement et même de la majorité, selon le ministre. Des dizaines d’intervenants, principalement des élus, se sont succédés pour en aborder différents aspects (travail, sécurité, écologie).

Un lapsus gênant pour la Première ministre

Jusqu’au lapsus du président de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, Renaud Muselier, ex-dirigeant des Républicains comme M. Darmanin, qui lui a donné du « M. le Premier ministre »… avant de se rattraper aux branches devant une assistance d’abord gênée, puis hilare. « Je n’avais vraiment pas prévu de passer ce dernier week-end d’août à Tourcoing » pour cet « évènement informel », a entamé la Première ministre, arrivée en fin d’après-midi.

Si « la question de l’extrême droite et de sa progression dans nos démocraties est au cœur de nos réflexions », « nous pouvons être fiers de ce qui a été accompli depuis six ans », a-t-elle fait valoir, égrenant le bilan d’Emmanuel Macron depuis 2017. Mais il faut « rester humble », « parce que des difficultés persistent et que les Français nous demandent de faire plus et mieux », a ajouté Mme Borne, qui a également rendu hommage au ministre de l’Économie, Bruno Le Maire.

Avant elle, M. Darmanin avait de nouveau mis en avant « la seule question qui vaille, la question sociale ». « Nous voyons bien que la condition sociale des ouvriers, des employés, des fonctionnaires, des artisans, des commerçants, en un mot des travailleurs, est un grand sujet de préoccupation, que le doute s’installe depuis longtemps chez eux et chez leurs enfants », a-t-il jugé.

« Nous voyons aussi qu’une partie des Français issus des milieux populaires s’abstiennent désormais massivement aux élections et ont envoyé des dizaines de parlementaires du Rassemblement national à l’Assemblée. Non pas, je le pense personnellement, par conviction seulement, mais parce qu’ils donnent de nouveau un signal d’alerte à ceux qui les gouvernent », a-t-il poursuivi. « La solution n’est pas dans une réponse technique, mais d’abord dans un comportement de la femme ou de l’homme politique, dans une certaine disposition d’écoute », a dit M. Darmanin qui, pour le reste, a largement défendu, comme la Première ministre, le bilan de l’exécutif.

Avec ses récentes déclarations, le locataire de la place Beauvau avait semblé accélérer le calendrier de la succession d’Emmanuel Macron, provoquant des crispations au sein de la majorité.

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