La tension est élevée sur une île de Papouasie-Nouvelle-Guinée, à deux jours de la fermeture prévue d’un camp de rétention australien controversé, que certains réfugiés refusent de quitter.
Canberra mène une politique extrêmement dure vis-à-vis des migrants qui tentent de gagner ses côtes, en les reléguant dans ce camp de l’île de Manus ou dans le micro-Etat insulaire de Nauru.
Au final, l’Australie n’accepte aucun de ces réfugiés sur son sol, tentant de renvoyer dans des pays tiers comme le Cambodge ceux d’entre eux qui remplissent les critères du droit d’asile.
Les conditions de vie à Manus et Nauru sont dénoncées par de nombreuses ONG, des médecins citant les graves problèmes psychologiques des détenus, les tentatives d’automutilation et de suicide.
La justice de Papouasie-Nouvelle-Guinée avait jugé l’an dernier anticonstitutionnelle la détention de réfugiés à Manus. Canberra est censé fermer le camp d’ici la fin du mois.
Les autorités ont proposé aux réfugiés de Manus un transfert vers le centre de Nauru, mais la plupart ont refusé par crainte que se prolonge indéfiniment leur calvaire.
Beaucoup ont également refusé de s’installer à Manus, en faisant état de craintes pour leur sécurité et redoutant d’être rejetés par la population locale.
« Les gars disent qu’ils n’ont pas l’intention de partir », a déclaré dimanche à l’AFP Ian Rintoul, porte-parole de l’ONG Refugee Action Coalition.
« La cantine a été fermée et il n’y aura plus de nourriture disponible dans le centre de détention », a-t-il ajouté, précisant que la direction du camp prévoyait de « livrer des rations alimentaires pour deux jours. »
L’Australie avait trouvé un accord avec l’administration Obama pour que certains des demandeurs d’asile soient accueillis aux Etats-Unis. Mais seuls 54 à ce stade ont été officiellement acceptés, dont seulement 24 qui ont déjà été accueillis.
Des centaines d’autres restent détenus à Manus.
La police locale a affirmé qu’elle aiderait les réfugiés à s’installer dans des logements temporaires. Mais elle a averti dimanche qu’elle ne pouvait nécessairement garantir la sécurité des migrants et des employés du camp.
« Il y a une petite faction mécontente au sein des réfugiés », a déclaré le commisssaire Gari Baki, en demandant à la population locale de ne pas entraver le transfert prévu lundi des occupants du camp.
Mercredi, l’organisation Human Rights Watch avait tiré la sonnette d’alarme.
« Alors que la date butoir du 31 octobre se profile, des réfugiés et demandeurs d’asile de Manus ont été poignardés, battus et volés », a déclaré dans un communiqué Elaine Pearson, directrice de HRW pour l’Australie.
« L’ironie tragique est que déplacer ces hommes de leur centre sordide et les installer ailleurs en Papouasie les confrontera à des dangers encore plus grands. »
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