Un minuscule passereau a volé dans les plumes de la mine de charbon géante du conglomérat indien Adani en Australie, le gouvernement local ayant décidé de bloquer le projet controversé tant que l’oiseau en danger ne sera pas protégé.
Le projet Carmichael, situé près de la Grande barrière de corail dans le nord-est du pays, est depuis son origine plombé par des problèmes judiciaires et réglementaires ainsi que par l’activisme d’organisations dénonçant sans relâche son impact environnemental. La mine accuse de nombreuses années de retard. Elle est également devenue un sujet électoral extrêmement sensible en amont des législatives du 18 mai, symbolisant pour l’opposition le manque de conviction environnementale du gouvernement fédéral conservateur.
Après des mois de débats, le gouvernement de l’Etat du Queensland a déclaré vendredi que le projet Adani serait bloqué tant que des mesures de protection du diamant à bavette ne seraient pas en place. Les habitants du cru sont favorables à ce projet de plus de 20 milliards de dollars australiens (12 milliards d’euros) car ils espèrent des créations d’emploi dans cet Etat où l’industrie minière est en recul. Mais dans le reste de l’Australie, de nombreux électeurs s’y opposent farouchement.
Les défenseurs de l’environnement font valoir que le charbon produit, 28 millions de tonnes de charbon thermique par an à destination de l’Inde, contribuera au réchauffement climatique global qui dégrade la Grande barrière. La matière première devra en outre transiter par un port proche du plus grand récif corallien au monde, accusent-ils. Le mois dernier, le gouvernement fédéral avait donné son feu vert formel au projet mais le dernier mot revenait au gouvernement du Queensland dominé par les travaillistes.
Celui-ci a bloqué la mine pour des motifs environnementaux, arguant que le programme d’accompagnement des diamants à bavette n’était pas à la hauteur. Le ministère de l’Environnement de l’Etat explique que la plus grande partie des populations de ce passereau vivent sur le site et que le conglomérat doit « obtenir des informations plus justes » afin de soumettre un nouveau projet d’accompagnement.
Adani a répliqué en demandant aux autorités locales de « prendre leurs responsabilités une bonne fois pour toutes » et de s’engager à finaliser des mesures environnementales. « Nous ne partirons pas, nous irons jusqu’au bout pour le plus grand bien du Queensland », a déclaré le P-DG d’Adani Mining Lucas Dow dans un communiqué.
Le Parti national, l’une des deux formations de la coalition gouvernementale fédérale, a apporté son soutien au projet qui concerne une région rurale où des sièges marginaux pourraient peser lourd dans la balance électorale. L’opposition travailliste est indécise, partagée entre ses soutiens syndicaux favorables à la mine et ses électeurs urbains qui s’inquiètent du changement climatique.
D.C avec AFP
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