Le numéro un de l’autopartage en Allemagne, Miles Mobility, est soupçonné par la justice d’une vaste escroquerie sur les frais de stationnement avec un préjudice estimé jusqu’à 30 millions d’euros pour la ville de Berlin.
Le prestataire dont le siège est dans la capitale allemande a fait l’objet d’une perquisition mercredi, deux de ses directeurs, âgés de 36 et 43 ans, étant au centre de l’enquête, a indiqué la police locale. « Nous avons pleinement coopéré et divulgué tous les ensembles de données et documents demandés aux autorités chargées de l’enquête », a déclaré une porte-parole de l’entreprise, citée par le quotidien Tagesspiegel. Contactée jeudi par l’AFP, l’entreprise n’a pas répondu dans l’immédiat.
Les policiers ont perquisitionné à Berlin, mais aussi en Rhénanie du Nord-Westphalie (Ouest) et en Autriche, à Vienne. L’enquête porte sur des soupçons d’escroquerie en bande organisée visant la fraude informatique, la falsification et la suppression de documents.
La manipulation présumée d’un système de calcul des frais de stationnement est au cœur des investigations. Les fournisseurs d’autopartage chargent des entreprises de calculer automatiquement les frais de stationnement dus via un système de localisation des véhicules par téléphone portable et de les payer aux services compétents du Land de Berlin.
Soupçon de manipulation sur les données télémétriques
Depuis 2019, l’administration et la police berlinoise ont observé des anomalies dans les données de paiement concernant des aires de stationnement payant et un « nombre extraordinairement élevé » d’infractions au sein du parc de véhicules du prestataire. Cela a conduit à soupçonner une manipulation sur les données télémétriques de nombreux véhicules dans le but d’éviter les frais. Les enquêteurs chiffrent le manque à gagner pour la ville jusqu’à 30 millions d’euros.
À Berlin, les frais de stationnement sont prélevés « automatiquement par téléphone portable », et l’entreprise a ainsi payé « plusieurs millions d’euros » à la ville depuis le début d’année, a assuré la porte-parole de Miles. La startup lancée en 2016 et qui affirme faire des bénéfices depuis 2021 a repris les activités de la filiale d’autopartage de Volkswagen, WeShare, à l’automne 2022.
L’Allemagne s’avère un pays champion de l’autopartage, avec près de 4,5 millions de conducteurs enregistrés début 2023, soit un gain de 32% en un an, pour un parc de 33.930 véhicules, selon la fédération du secteur.
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