À son procès un étudiant se revoit « en train de rire comme un fou » après avoir lardé de 28 coups de couteau un sans-abri

Par Epoch Times avec AFP
28 janvier 2020 18:30 Mis à jour: 30 janvier 2020 11:56

Le 21 mai 2015, à l’aube, un agent municipal avait découvert un homme mort dans un parc de Chambéry, le haut du corps lardé de 28 coups de couteau, sous un tee-shirt et un pull intacts, et le pantalon baissé jusqu’aux chevilles.

Au deuxième jour de son procès pour meurtre devant la cour d’assises de Savoie, Adrien Bottolier, étudiant âgé de 24 ans, est froidement revenu sur l’assassinat en 2015 d’un homme sans domicile fixe (SDF). En voyant ses mains ensanglantées après avoir tué de 28 coups de couteau un sans-abri à Chambéry en Savoie le 20 mai 2015, il s’est mis à « rire comme un fou ». Présenté comme un étudiant « sans histoires », le jeune homme a été longuement interrogé mardi sur les raisons de son geste fou.

Extrait du box sous escorte pénitentiaire, Adrien Bottollier n’a pas tremblé une fois devant la cour et les jurés. Les mains placées à côté du micro, il a posément raconté ce qui le conduit à comparaître pour assassinat et tentative d’assassinat.

Des pulsions incontrôlables

« Mes pulsions montaient depuis plusieurs jours et je n’arrivais pas à les contrôler », décrit avec détachement l’accusé, lunettes aux montures noires, pull gris sur une chemise bleu ciel. Quelques minutes avant le crime, il a conversé sur Facebook avec une amie installée au Canada : « J’ai enfin trouvé le crime parfait », lui écrit-il. Plusieurs jours plus tôt déjà, Adrien Bottollier évoquait avec elle la possibilité de rester « dans les mémoires » comme « un psychologue tueur en série », raconte le président Yves Le Bideau.

La nuit du crime, dans son appartement de Chambéry, il se saisit d’un couteau de table, le glisse dans la poche de son manteau. « Je n’ai pas pu me retrouver seul pour me scarifier, alors je suis sorti errer dans Chambéry, avec l’espoir que mes pulsions meurtrières s’arrêtent là », relate le jeune homme, qui avait pris l’habitude de se taillader afin de « garder le contrôle » de son corps atteint par la polyarthrite.

« La dernière barrière qui a sauté »

Il croise alors la route d’un quinquagénaire, très alcoolisé et perdu, sous curatelle renforcée. Ils discutent quelques minutes et tandis qu’Adrien Bottollier lui roule une cigarette, l’homme confie qu’il n’a ni femme ni enfant.

Pour l’accusé, c’est « la dernière barrière qui a sauté ». Adrien Bottollier porte un premier coup de couteau à l’œil de sa victime. « J’espérais qu’en touchant le cerveau, ce serait terminé en un instant ». Mais suivent 27 autres coups, dont il n’a, assure-t-il, aucun souvenir. Un « blanc » de plusieurs minutes dont doute un psychiatre qui l’a expertisé.

Ce fan déclaré du Joker, l’adversaire fou à lier de Batman, se revoit en revanche « être en train de rire comme un fou » en rentrant chez lui, les mains encore ensanglantées.

En dépit des apparences et du pantalon baissé, il affirme qu’il n’y a eu « aucune composante sexuelle dans ce crime », se rappelant simplement avoir eu une relation sexuelle avec sa petite amie à son retour. « Je me suis coupé de toutes mes émotions, pour que personne ne se rende compte de rien. Alors que j’avais l’impression d’avoir sur moi un panneau clignotant sur lequel était écrit « assassin ».

« Je suis un tueur, c’est fou, non ? »

À son amie du Canada, il envoie les jours suivants le lien internet d’un article parlant de son crime : « C’est moi ça (…) Je suis un tueur, c’est fou, non ? » À son meilleur ami, il raconte « comme s’il revivait la scène » ce même crime.

Entendu à la barre, ce dernier confie son malaise face à ce récit : « C’est compliqué de croire quelque chose comme ça ». Mais « j’avais tellement de doutes que j’avais peur la nuit où je suis resté dormir chez lui ».

Initialement attendu vendredi, le verdict devrait finalement être prononcé jeudi.

 

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