Aux États‑Unis, de nouveaux codes de diagnostic médical relatifs au statut vaccinal contre le Covid‑19 ont été ajoutés.
L’un de ces codes est « non vacciné contre le Covid‑19 ».
Ce code « peut être attribué à un patient n’ayant pas reçu une seule dose de vaccin Covid‑19 », indiquent les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC). C’est en 2022 que ces codes ont été mis en place, peut‑on lire dans le descriptif.
Un autre code correspond au fait d’être partiellement vacciné ou d’avoir reçu au moins une dose d’un vaccin Covid‑19, mais de ne pas avoir reçu suffisamment de doses pour être « complètement vacciné » selon la définition des CDC.
Ces codes servent à « suivre les personnes qui ne sont pas vaccinées ou seulement partiellement vaccinées », expliquent les CDC.
Selon les spécialistes, ces codes ne correspondent pas à la classification internationale des maladies (liste de codes CIM‑10). Les codes de cette dernière portent sur des diagnostics de maladies et des motifs de visites médicales.
« Ils traitent [le statut de] non‑vacciné comme s’il s’agissait d’une exposition dangereuse qui nécessite donc d’être enregistrée comme une exposition médicale », explique pour Epoch Times le Dr Harvey Risch, professeur émérite d’épidémiologie de la Yale School of Public Health. « À ma connaissance, cela n’a jamais été fait. »
Les CDC n’ont pas répondu aux demandes de commentaires pour cet article.
Proposition
Les CDC ont proposé d’ajouter les codes à la classification internationale en septembre 2021.
« Depuis plusieurs mois, les gens sont se font vacciner, et ces codes offrent une protection aux personnes vaccinées. Toutefois, certains ont exprimé l’intérêt de pouvoir suivre les personnes qui ne sont pas vaccinées ou qui ne sont que partiellement vaccinées », a déclaré le Dr David Berglund, un médecin des CDC, lors d’une réunion visant à examiner la proposition.
« À l’heure actuelle, on peut considérer qu’il existe un facteur de risque instable important relatif à la morbidité et la mortalité, et il peut être intéressant, pour des raisons cliniques, et pour des raisons de santé publique, de pouvoir suivre cette situation. »
Les taux d’hospitalisation et de décès liés au Covid‑19 sont plus élevés chez les personnes non vaccinées, selon des données publiées par les CDC. Ces données ne tiennent pas compte de facteurs essentiels tels que l’âge ou une infection antérieure. D’autres données montrent que, dans certains États, les taux d’hospitalisation ou de décès sont supérieurs pour les personnes vaccinées.
La proposition a reçu l’appui des participants à la réunion du comité de coordination et de mise à jour de la classification internationale des maladies, dixième révision (International Classification of Diseases, Tenth Revision, ICD‑10).
« Je pense que nous soutiendrons assurément cette proposition », a déclaré Kristin Balint, superviseur à Trinity Health. « Nous voyons actuellement des médecins qui documentent la non‑immunisation au Covid‑19 dans nos dossiers. »
Jeanne Yoder, représentant la Defense Health Agency, a envisagé d’ajouter ultérieurement des codes supplémentaires visant à indiquer qui a été ou n’a pas été vacciné contre chacun des variants successifs.
Les organisations qui ont soutenu la proposition n’ont pas répondu aux demandes de commentaires ou ont refuser de répondre aux demandes de renseignements.
Les codes ajoutés
Trois codes ont été ajoutés au système de classification le 1er avril 2022.
Le code Z28.310 correspond au fait de ne pas être vacciné. Le code Z28.311 correspond à une vaccination partielle. Le code Z28.39 correspond à un « autre statut de sous‑immunisation ». Tous ces codes ont été regroupés dans une nouvelle sous‑sous‑catégorie, « Statut de sous‑immunisation Covid‑19 ».
Les nouveaux codes sont des amalgames de codes existants relatifs à la vaccination. Ils incluent également la catégorie « vaccination non effectuée en raison du refus du patient ».
Un autre code introduit au cours de la pandémie concerne les conseils liés à la « l’innocuité de la vaccination ».
« Je pense que ce serait une bonne idée de pouvoir indiquer que, pour quelque raison que ce soit, le vaccin a été refusé », a déclaré Valeria Bica, spécialiste de la documentation clinique au Nemours AI duPont Hospital for Children, lors de la réunion au cours de laquelle les propositions de codes ont été présentées.
« Je sais que nous suivons cela pour les familles qui, pour une raison ou une autre, ont refusé de faire vacciner leurs enfants. Et il est certain que nous avons essayé de les rééduquer et essayé de continuer à trouver des occasions de les vacciner », a‑t‑elle ajouté.
À l’origine, le système de classification international des maladies (CIM) a été élaboré par l’Organisation mondiale de la santé. Les autorités américaines ont leur propre système. Les codes de vaccination Covid‑19 ne figurent pas dans celui de l’Organisation mondiale de la santé.
Tous les établissements de santé opérant aux États‑Unis et couverts par le Health Insurance Portability and Accountability Act doivent utiliser la classification américaine. Les données codées des établissements permettent aux responsables de santé publique de « mener de nombreuses activités liées aux maladies », selon les CDC. Le système de classification américain est mis à jour au moins une fois par an.
Les codes ont de multiples objectifs. Ils permettent la création de dossiers médicaux par les établissements de santé, de manière à ce que [tous les] professionnels de la santé qui s’occupent du patient puissent le suivre. Le système facilite également la facturation.
Préoccupations en matière de confidentialité
Le Dr Robert Malone a été le premier à parler de ces codes sur son blog Substack. Selon lui, ces derniers sont préoccupants puisque le fait de ne pas avoir été vacciné a été utilisé pendant la pandémie pour refuser l’accès à des soins de santé, tels que la transplantation d’organes.
« Ces informations se retrouveront entre les mains des assureurs, qui les utiliseront pour décider de ce que vous devrez payer pour votre police d’assurance, et si vous y êtes admissible ou non », prédit le Dr Malone.
Selon le Dr Risch, ces informations pourraient être utilisées à des fins d’analyses de groupes anonymes. Il se demande toutefois si ces données resteront anonymes.
« Compte tenu du peu de confiance que nous avons dans les agences gouvernementales à ce stade et de la stigmatisation, du potentiel stigmatisant, de ces informations, personne ne peut décemment les croire qu’ils utiliseront ces informations de manière groupées et non en ciblant les gens personnellement », explique le Dr Risch. « Qu’est ce qui empêche le gouvernement de partager ces informations personnelles avec d’autres agences ? Avec le FBI ? Avec l’Internal Revenue Service [les impôts] ? Ils disent : ‘Nous ne faisons pas ce genre de choses’. Nous répondons : ‘Nous ne vous croyons pas.’ »
« Et s’ils le faisaient, quel recours y aurait‑il ? »
« Non pertinent »
En 2022, les CDC ont changé leurs directives Covid‑19, indiquant que les personnes ne devaient pas être traitées différemment sur la base de leur statut vaccinal « puisqu’ont lieu des infections perthérapeutiques ». Les infections perthérapeutiques sont des infections qui surviennent malgré la vaccination. Les vaccins Covid‑19 n’offrent que peu ou pas de protection contre l’infection et la transmission du virus.
Si des codes liés au statut vaccinal sont introduits, ils devraient également indiquer si une personne est « complètement » vaccinée, car certaines souffrent d’effets secondaires des vaccins, estime le Dr Risch.
Le Dr Todd Porter, pédiatre dans l’Illinois, explique que, depuis longtemps, il utilise le code sur le refus de se faire vacciner uniquement dans les cas où les parents refusent de faire vacciner leurs enfants. Il est également sceptique quant à l’introduction des nouveaux codes.
« Cliniquement, j’ai du mal à voir la justification médicale de leur utilisation », écrit le Dr Porter dans un courriel adressé Epoch Times.
Il note qu’il n’existe pas de codes pour le refus de se faire vacciner contre la grippe, qui, pour les enfants, est une affection plus mortelle que le Covid‑19.
« L’utilisation de ces codes ne tient pas non plus compte de l’immunité naturelle qui, selon les recherches, offre une protection plus importante que l’immunité vaccinale », ajoute-t-il. Par ailleurs, en raison de l’absence de protection contre la transmission et le potentiel infectieux, et du manque de données montrant une protection contre les maladies graves chez les enfants, « le statut vaccinal d’une personne n’est pas pertinent », écrit-il.
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