SANTÉ & BIEN-ÊTRE

Aux États-Unis, des seniors accros à la marijuana médicale

juin 29, 2018 14:21, Last Updated: novembre 19, 2019 21:36
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Les réunions d’information font carton plein et nombreux sont ceux qui passent à l’acte, pour traiter leurs maux divers: aux Etats-Unis, la marijuana fait de plus en plus d’adeptes chez les personnes âgées, à mesure que la légalisation de cette drogue douce progresse à travers le pays, Californie en tête. « Ils viennent en nombre, curieux, cherchant de quoi soulager leurs douleurs et problèmes de sommeil », constate Marta Macbeth, consultante chez Octavia Wellness, une start-up de San Francisco qui cible en particulier les personnes âgées en Californie, le plus grand Etat à avoir légalisé la marijuana et l’un des plus grands marchés mondiaux pour la drogue douce.

Mme Macbeth, 63 ans, prend du cannabis pour soulager sa sciatique et pour dormir. Selon elle, l’intérêt des personnes âgées est tel que des présentations des produits existants, façon réunions Tupperware, se tiennent dans les maisons de retraite. « On en a eu une à San Jose (nord de la Californie) récemment et il y avait 400 personnes qui voulaient entrer », « on était submergés », s’amuse-t-elle. D’après plusieurs études, les seniors sont le segment démographique dont la consommation de cannabis croît le plus vite et, si la tendance continue, elle pourrait dépasser celle des jeunes.

Rien qu’en Californie, l’un des 29 Etats américains à avoir autorisé la marijuana à but thérapeutique, vingt ans avant la légalisation en 2018 de l’usage récréatif , l’industrie de la marijuana légale devrait générer 6,5 milliards de dollars d’ici 2020. L’un des avantages de la petite feuille étoilée: ses effets secondaires sont moindres par rapport à ceux des antalgiques traditionnels, notamment les opiacés qui font des ravages aux Etats-Unis.

« Certaines personnes âgées prennent 20 médicaments différents chaque jour », remarque Beverly Potter, auteure du guide « Cannabis for Seniors ». Elle se dit assaillie de demandes de conseils lorsqu’elle participe à des conférences et avertit qu’il ne faut pas croire que la marijuana soit adaptée à tous les problèmes de santé, d’autant que les recherches sont encore trop rares et que la drogue douce reste illégale au niveau fédéral.

Elle estime toutefois que le cannabis, dans bien des cas, est une alternative aux antalgiques ou somnifères traditionnels qui peuvent causer ulcères ou addictions.  « Mon conseil aux gens qui veulent essayer: commencez par en prendre un tout petit peu, allez-y doucement ». « Le but n’est pas de planer, mais d’apprendre à connaître votre corps. » Les effets varient selon le mode de consommation, souligne Mme Potter: produits comestibles comme les bonbons ou les cookies, ou alors onguents, huiles et crèmes.

Barbara Blaser, 72 ans, a été infirmière pendant 50 ans et dirige à présent Magnolia Wellness, un dispensaire de marijuana dans le nord de la Californie. Ses clients ne cherchent pas la jeunesse éternelle mais seulement une meilleure qualité de vie, explique-t-elle. « Certains me disent, je veux pouvoir jardiner mais mes genoux me font mal », explique cette femme d’affaires qui a commencé à prendre de la marijuana à la suite d’une maladie grave.

« Quand il est utilisé comme il faut, le cannabis peut changer votre vie », assure cette militante, qui pense que la perception sociale de la plante est en train de changer grâce à la légalisation, et que la stigmatisation de ses usagers va s’étioler. Kyle Johnson, 68 ans, vient de fonder un club de cannabis avec sa voisine Mary Lou Molinaro, 67 ans, dans leur lotissement pour retraités de Brentwood, au nord de San Francisco.

« A la première réunion en mars, 160 personnes sont venues et s’inquiétaient que des gens puissent savoir qu’elles utilisaient de la marijuana à usage médical ou même qu’elles s’y intéressaient », remarque Mme Johnson, qui recourt au cannabis contre le mal de dos et les insomnies. « Maintenant, les gens nous arrêtent régulièrement et nous disent oh!, est-ce que je peux vous poser cette question: je n’arrive pas à dormir, j’ai de l’arthrite… et nous faisons de notre mieux pour les aider », dit-elle.

Quand des gens font l’analogie entre le cannabis médical et le fait de vouloir se droguer, Mme Molinaro a une réponse toute prête, explique-t-elle: elle leur dit « Regardez-moi, est-ce que j’ai l’air de planer?  La plupart du temps, si vous utilisez les bons produits pour vous, cela va vous soulager sans que vous soyez à l’ouest. »

DC avec AFP

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