La banque centrale américaine (Fed) a laissé ses taux inchangés mercredi, dans la fourchette de 5,25% à 5,50%, pour la deuxième fois d’affilée, mais reste « très attentive » aux risques d’inflation.
La Fed a par ailleurs souligné la vigueur du marché du travail et de l’activité économique, malgré les hausses de taux successives destinées à juguler une inflation qui « reste élevée ».
L’institution précise qu’elle veut observer l’évolution de l’économie ainsi, notamment que « les effets cumulés » des 11 hausses de taux effectuées depuis mars 2022.
C’est la troisième fois au cours des quatre dernières réunions que la Fed ne touche pas à ses taux. Elle veut en effet éviter de trop freiner l’activité économique, afin de ne pas provoquer de récession.
L’inflation reste supérieure à l’objectif de 2,0%
L’inflation pourtant, combat numéro un de la banque centrale, reste supérieure à l’objectif de 2,0%. Elle s’est stabilisée à 3,4% en rythme annualisé, selon l’indice PCE, privilégié par la Fed.
Dans le même temps, la consommation reste solide et la croissance s’est envolée, multipliée par deux sur le dernier trimestre, pour atteindre 4,9% en rythme annuel.
En parallèle, le chômage reste bas, à 3,8%, avec la persistance d’un manque de main d’oeuvre dans divers secteurs clés.
Mais, bien que l’économie américaine paraisse plus solide que jamais, alors qu’elle était attendue en début d’année en légère récession, les nuages s’accumulent à l’horizon, tant au niveau national que mondial.
La guerre entre Israël et le Hamas, qui a débuté le 7 octobre, pourrait en effet entraîner une hausse des prix du pétrole, surtout si elle venait à s’étendre à d’autres pays de la région.
Le prix du pétrole pourrait ainsi dépasser les 155 dollars
La Banque mondiale estimait lundi qu’en cas de conflit généralisé au Proche-Orient, le prix du pétrole pourrait ainsi dépasser les 155 dollars, un niveau inédit.
Une telle hausse des prix de l’énergie entraînerait aussitôt celui des matières premières vers le haut, avec le risque en bout de ligne de faire repartir l’inflation.
Au niveau national, l’élection d’un « speaker » à la Chambre des représentants, Mike Johnson, après trois semaines d’atermoiements au sein du parti républicain, permet d’envisager un vote sur le budget fédéral pour 2024. Mais il y a fort à parier que le bras de fer entre républicains et démocrates repartira de plus belle, alors que le déficit public s’envole.
Autant de soubresauts dont il est pour l’instant difficile de mesurer l’impact potentiel sur l’économie américaine, ce qui devrait inciter la Fed à la prudence.
Des taux à 10 ans dépassent les 5%
D’autant que, dans le même temps, est venue s’ajouter une augmentation des rendements des bons du Trésor à 10 ans, qui servent de référence, et qui ont flambé en septembre et en octobre et dépassé les 5%.
Les rendements des bons du Trésor à 10 ans entrent en partie dans le calcul des taux des différents prêts, en particulier immobiliers.
Au point de considérer que le cycle de hausse est définitivement terminé?
Pas si certain car, comme l’a rappelé mi-octobre Jerome Powell, le chemin est encore long pour ramener l’inflation à la cible de 2%, visée par l’institution.
Elle reste pour l’instant à un niveau « encore trop élevé » et « quelques mois de bons chiffres ne sont que le début de ce qu’il faudra pour être certain que (le taux) d’inflation baisse durablement », avait-il dit.
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