Avant la visite de Xi Jinping aux États-Unis, le Congrès américain soulève la question des droits de l’homme et des prélèvements d’organes

Par Larry Ong
22 septembre 2015 08:56 Mis à jour: 4 avril 2021 14:11

Alors que Washington se prépare à dérouler le tapis rouge la semaine prochaine pour la première visite d’État du chef du Parti Communiste Chinois Xi Jinping aux États-Unis, les dissidents chinois de premier plan, les activistes des droits de l’homme et les journalistes se sont rassemblés au Congrès pour témoigner de la lamentable situation des droits de l’homme en Chine.

Dans l’agenda des discussions se trouvait la répression de masse des avocats de la défense des droits, la répression de la liberté sur Internet et la persécution des Ouïghours, des Tibétains et des groupes religieux. La question des prélèvements d’organes sur les prisonniers de conscience du Falun Gong a aussi été soulevée en bonne place. Pour la première fois, elle a été placée dans l’agenda des droits de l’homme par le Congrès avant la visite d’un dirigeant chinois.

Le représentant américain Chris Smith, Président de la Commission Exécutive du Congrès en Chine a déclaré lors de sa déclaration d’ouverture de session le 18 septembre, que Xi Jinping se rendait aux États-Unis dans une période où le régime communiste « met en scène une attaque extraordinaire sur la règle de droit, les droits de l’homme et la société civile ». Un peu plus tôt, M. Smith avait cité en exemple l’arrestation, en juillet de Wang Yu, un avocat des droits de l’homme qui a défendu le dissident ouïghour Ilham Tohti et beaucoup d’autres.

Le représentant américain Chris Smith préside une Commission exécutive du Congrès, le 18 septembre 2015 lors de l’audience sur la Chine. (Screen shot/Youtube.com)
Le représentant américain Chris Smith préside une Commission exécutive du Congrès, le 18 septembre 2015 lors de l’audience sur la Chine. (Screen shot/Youtube.com)

« Sous la direction de Xi Jinping, le gouvernement chinois a passé de nouvelles lois et projets de lois qui légitimeraient la répression politique, religieuse et ethnique, restreindraient davantage les libertés civiles et étendraient la censure d’Internet » a continué le représentant du Congrès.

Six témoins étaient présents pour présenter leur histoire et répondre aux questions sur les droits de l’homme en Chine : Teng Biao, avocat chinois des droits de l’homme et chercheur invité à l’École de droit de l’Université de Harvard ; Xiao Qiang, fondateur du media chinois en ligne, China Digital Times ; Yang Jianli, un important défenseur chinois de la démocratie ; le dissident chinois Wei Jingsheng, surnommé le « Père de la démocratie chinoise » ; Shoret Hoshur, un journaliste ouighour de Radio Free Asia; et Ethan Gutmann, un journaliste d’investigation américain et auteur de « The Slaughter », un livre sur la pratique des prélèvements forcés d’organes sur des prisonniers de conscience par le régime chinois.

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Les intervenants ont incité presque unanimement le président américain Barack Obama à prendre une position ferme avec Xi Jinping lors de leur réunion à venir.

« Je suggère que lorsque le Président Obama rencontrera le Président Xi Jinping, il mette la nécessité de restaurer l’État de droit, de faire respecter la loi, d’abolir toute forme de détention illégale et la torture parmi les principaux thèmes de leurs négociations, plutôt que des généralités superficielles sur les droits de l’homme » a déclaré Wei Jingsheng, s’exprimant en Chinois. « Lorsque Xi Jinping se rendra au Congrès américain, les législateurs devraient s’appliquer à exercer des pressions sur Xi Jinping concernant cette question, dans le but de promouvoir les droits de l’homme en Chine, et protéger des centaines de milliers de citoyens américains en Chine, ainsi que leurs droits et intérêts. »

Prélèvements d’organes

Dans sa déclaration, Ethan Gutmann a donné un bref aperçu sur les prélèvements d’organes de masse exercés sur des prisonniers de conscience par le Parti Communiste – prisonniers condamnés à mort dans le Xinjiang, activistes Ouïghours, pratiquants de Falun Gong illégalement détenus – depuis le début des années 1990 jusqu’à présent.

Ethan Gutmann a aussi appelé Washington à cesser d’être complice des crimes, ayant permis l’assassinat de 65 000 pratiquants de Falun Gong entre 2000 et 2008, en interdisant aux citoyens américains de se rendre en Chine pour le tourisme de transplantation.

L’auteur Ethan Gutmann assiste à la Commission exécutive du Congrès lors de l’audition sur la Chine, le 18 septembre 2015. (Capture d’écran/Youtube.com)
L’auteur Ethan Gutmann assiste à la Commission exécutive du Congrès lors de l’audition sur la Chine, le 18 septembre 2015. (Capture d’écran/Youtube.com)

« C’est une obscénité ; lorsqu’un Américain, en 2015 se rend en Chine pour obtenir un organe, cela revient à participer à un crime contre l’humanité en cours » a déclaré Ethan Gutmann.

« Ainsi, je vous demande d’enlever le bouclier sur la vie privée, » a-t-il continué. « Et jusqu’à ce que l’État chinois offre la rigueur humanitaire que le monde requiert, je vous demande de suivre l’exemple de deux petits mais courageux pays – Israël et maintenant Taïwan – et d’interdire le tourisme d’organes en Chine. »

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Répondant à la demande du représentant Chris Smith, quant à savoir si les États-Unis avaient suffisamment communiqué sur prélèvements d’organes, Ethan Gutmann a répondu que les informations fournies par Wang Lijun, ancien haut fonctionnaire de Chongqing au Consulat américain devraient être révélées parce qu’elles contiennent des éléments cruciaux sur les prélèvements d’organes.

« Ce n’est pas le crime, c’est sa dissimulation » qui pose maintenant problème a ajouté M. Gutmann.

Il a aussi appelé le gouvernement américain et les entreprises à « arrêter notre propre décadence morale » en traitant avec la Chine.

« Nous pouvons être d’accord sur des principes moraux de base. Nous pensons aujourd’hui que nous avons dépassé une ligne rouge avec de telles atrocités morales, » a t-il déclaré.

Version anglaise : Before Xi Jinping US Visit, Congressional Hearing Raises Human Rights, Organ Harvesting

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