Josette était agricultrice. Elle vivait seule dans sa ferme de Rodelle (Aveyron), dans le dénuement et dans la solitude. Elle a été retrouvée morte au pied de son lit mardi dernier.
Depuis la mort de sa mère il y a 5 ans, Josette ne parlait à personne et « personne ne rentrait chez elle », même pas sa propre famille, d’après ce que le maire de la commune de 1 000 habitants, Jean-Michel Lalle, a confié à France 3.
Des voisins, qui ne la voyaient plus sur son tracteur, ont averti la mairie dès le 19 décembre et fait plusieurs signalements par la suite. L’agricultrice avait beaucoup maigri et le boulanger, impayé, ne lui apportait plus de pain.
« J’ai aussitôt demandé conseil au Point Info seniors de la communauté de communes, puis averti la Mutualité sociale agricole puisqu’elle était agricultrice encore en activité. Depuis, j’ai rappelé cet organisme pour voir où en était sa situation », explique le premier magistrat, qui s’estime démuni face à cette situation.
Aveyron : Josette, 65 ans, agricultrice morte à la ferme de misère et de solitude https://t.co/Gwgeax7XTU pic.twitter.com/HkdL4VbZY6
— France 3 Occitanie (Toulouse) (@France3MidiPy) 24 janvier 2020
Karine Guesdon, voisine de cette femme, est allée plusieurs fois essayer de la rencontrer, en vain, laissant des victuailles devant la porte.
Mardi matin, le maire adjoint de Rodelle, Michel, est allé voir ce qui se passait à la ferme. « Il y avait des sacs devant la porte, avec des vêtements et de la nourriture. L’un d’entre eux avait été troué par les rats qui en avaient tiré un morceau de pain. J’ai trouvé ça inquiétant, alors j’ai appelé tout le monde », raconte-t-il à Midi Libre.
La misère rurale, moins visible, moins médiatisée mais pourtant si présente et dramatique à laquelle s’ajoute souvent la solitude.
À Rodelle, la mort de Josette symbolise la misère et la solitude de l’Aveyron rural https://t.co/w9rvJubx3F
— Bernard Robert (@bernardrobert_) 23 janvier 2020
La porte était entrouverte. À l’intérieur se trouvait le corps de celle qui était admirée par son courage et son travail acharné. Il gisait au pied de son lit. Elle est décédée comme elle avait vécu la fin de sa vie : dans la solitude la plus totale. La plupart de ses animaux étaient également morts.
« On est un peu dans le regret de ne pas avoir su quoi faire pour qu’elle reprenne goût à la vie », reconnaît Laurent Roustan, habitant de Rodelle. « Il fallait agir presque de force pour aider Josette à s’en sortir. »
Ce drame de misère rurale et de solitude a fortement touché les habitants de la petite commune, qui souhaitent au moins lui rendre hommage.
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