Une étude parue le 2 août dernier dans une revue médicale conclut que l’avortement sélectif en fonction du sexe pourrait entraîner un déficit de naissances d’environ 4,7 millions de filles d’ici 2030, ce qui entraînera un surplus de garçons dans environ un tiers de la population internationale.
Les préjugés envers le sexe des enfants à naître pourraient bien avoir des conséquences désastreuses en raison de l’avortement sélectif des embryons et fœtus de sexe féminin et de la préférence d’avoir des enfants de sexe masculin dans certains pays, affirment les auteurs de la recherche publiée dans la revue en ligne BMJ Global Health, rapporte CNews.
La Chine et l’Inde, pays les plus touchés
C’est principalement en Asie du sud et de l’est qu’une majorité d’avortements sélectifs sont réalisés. Les pays les plus touchés par cette tendance sont l’Inde et la Chine. En Chine, l’avortement sélectif est pratiqué depuis les années 1970, conséquence de la politique de l’enfant unique, abandonnée en 2016.
Culturellement, ce sont les garçons qui restent à la maison pour prendre soin des parents âgés, alors que les filles partent dans leur belle-famille. En février 2016, le quotidien d’État chinois Global Times a rapporté que 290 millions d’hommes sont nés en Chine entre 1980 et 2010, soit 36 millions de plus que le nombre de femmes nées pendant la même période, ce qui serait la cause du trafic illégal de Birmanes.
En Inde, la naissance d’une fille signifie que la famille doit dès lors économiser pour pouvoir payer sa dot en vue de son mariage. La naissance de plusieurs filles peut donc être une catastrophe économique pour des parents qui vivent déjà dans la précarité.
En plus de ces territoires, l’avortement sélectif en fonction du sexe est de plus en plus pratiqué dans des pays d’Europe, dont l’Angleterre, le pays de Galles et les Pays-Bas, ce qui amène à se demander à quel point l’immigration en provenance d’Asie joue sur cette tendance.
Les chercheurs ont analysé plus particulièrement 12 pays où le ratio hommes-femmes avait augmenté depuis 1970, ainsi que 17 autres où ce ratio était à risque d’augmenter. Se basant uniquement sur une augmentation d’avortements sélectifs selon le sexe de l’enfant à venir, à partir de preuves statistiques, ils ont anticipé un déficit de 4,7 millions de naissances de filles d’ici 2030, indique L’Entrepreneur.
Répercussions à long terme
Le manque de filles à naître pourrait engendrer un surplus de jeunes hommes dans environ un tiers de la population mondiale, ce qui aurait des « répercussions durables sur les structures démographiques et sociales » dans les pays en question.
« Un nombre moins élevé que prévu de femmes dans une population pourrait entraîner des niveaux élevés de comportement antisocial et de violence », écrivent les chercheurs dans leur étude, la première à avoir analysé les projections de ratio par sexe à la naissance et du déficit de filles dans tous les pays du monde.
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