TRADITIONS CHINOISES

Bai Juyi, le poète qui mena la « campagne du vers nouveau »

janvier 17, 2015 22:11, Last Updated: octobre 28, 2017 22:14
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Bai Juyi (772-846 ap. J.-C.) était un poète renommé durant le milieu de la dynastie Tang. Ses poèmes clairs et facilement compréhensibles ont rencontré un grand succès auprès de la population.

Contrairement à d’autres grands poètes qui ne furent reconnus qu’après leur mort, Bai Juyi devint célèbre et respecté dans sa région natale, mais aussi dans d’autres contrées, et ceci dès sa jeunesse. Durant les deux décennies de son apogée, ses poèmes pouvaient être vus sur les murs des temples ou des hôtels, et étaient même utilisés comme monnaie sur les marchés. On raconte qu’aux stands de viandes et poissons, les gens du peuple utilisaient des vêtements de soie pour payer la nourriture, mais que les intellectuels utilisaient les poèmes de Bai Juyi. De plus, certains Premiers ministres étrangers engageaient des hommes d’affaires pour aller acheter ses poèmes à des prix atteignant plus de cent lingots d’or.

Voici l’un de ses poèmes les plus populaires:

« Le feu rouge et brillant étincelle dans le fourneau, et se reflète dans le vin jeune et parfumé. C’est en effet une bien chaleureuse et merveilleuse image, en ce froid hiver où tout est au repos. La neige ce soir semple tomber, et je me demande si le meilleur de mes amis souhaiterait venir me rendre visite et converser autour de ce vin nouveau. »

Dans ce poème, Bai Juyi décrit à l’aide de mots clairs et simples le fait de boire du vin, mais l’atmosphère exprimée est remplie de tendres émotions.

Comparé à d’autres poètes, Bai Juyi a écrit beaucoup de « poèmes allégoriques », ce qui reflète son profond souci pour la souffrance d’autrui et sa compassion naturelle et vertueuse envers les victimes de la pauvreté. Cette force de cœur peut toujours être ressentie de nos jours en lisant ses poèmes. Non seulement il s’occupait des gens pauvres, mais il se remettait aussi en question et se sentait gêné d’avoir une vie confortable.

Bai Juyi vécut une période extrêmement turbulente quand la dynastie Tang commença à décliner. Mais sa contribution dans l’histoire de la poésie fut d’établir un concept poétique se basant sur le réalisme. Il créa un mouvement appelé la «campagne du vers nouveau». Beaucoup d’excellents poèmes furent créés par la suite dans la catégorie du réalisme.

La « campagne du vers nouveau » prône le fait que la poésie devrait refléter la réalité, s’inspirer de fait réels et des circonstances sociales. Ce mouvement eut un grand impact dans l’histoire de la poésie et reçut beaucoup de soutien.

Bai Juyi excella à l’examen impérial à l’âge de 28 ans, il devint dès lors célèbre et prospère jusqu’à ce qu’il soit rétrogradé à l’âge de 44 ans d’où son changement de style de vie et de style d’écriture à cette époque. Lors de cette sombre situation, il tourna de plus en plus son attention vers les paysages et, par conséquent, ses poèmes devinrent graduellement de plus en plus détachés des choses ordinaires. Durant ses dernières années, il vécut solitairement et se convertit au bouddhisme, se consacrant à la pratique. Il décéda en 846, à l’âge de 75 ans, dans sa maison.

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