Baisse de leurs tarifs, « taxi partagé » obligatoire : les chauffeurs de transport de malades protestent

Par Epoch Times avec AFP
2 décembre 2024 09:42 Mis à jour: 2 décembre 2024 09:42

Plusieurs centaines de chauffeurs de taxi ont entamé lundi matin des ralentissements ou blocages sur plusieurs points d’accès à l’agglomération de Lyon, pour protester contre la convention en cours de négociation avec l’Assurance maladie pour le transport de malades assis, selon la préfecture du Rhône.

Les chauffeurs protestent contre une nouvelle tarification à la baisse du transport médical et une obligation de faire du « taxi partagé » proposée par la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM).

« Non seulement on va attendre très longtemps pour remplir la voiture, on va faire des tournées qui n’en finiront pas, mais aussi on va détériorer le service qu’on a mis en place depuis des années avec les patients », explique à l’AFP Abdel Green, président de la Fédération des taxis indépendants du Rhône (FTI69).

Avec une trentaine de chauffeurs de taxis, ils se sont installés à l’entrée de l’hôpital Edouard Herriot à Lyon, pour distribuer des tracts intitulés « Transport médical en danger », sans gêner l’accès.

On ne transporte pas « des colis », mais « des humains »

« Le patient ce n’est pas un gars que vous emmenez à l’aéroport ou en boîte de nuit ou chez le coiffeur. C’est quelqu’un qui vous attend avec impatience parce que vous êtes peut-être la seule personne qu’il voit dans la semaine et c’est une sortie pour lui. Il vous raconte ses petits bobos, il vous parle de sa petite famille, vous l’emmenez à l’hôpital, des fois vous l’aidez même à s’habiller quand c’est la sortie d’hospitalisation », ajoute le responsable.

« C’est ça qui nous embête, bien plus que le fait qu’ils veuillent nous faire rouler à 0,98 centimes du kilomètre au lieu de 1,67 euros. C’est une perte de pouvoir d’achat. On est juste en train de nous comparer à des transporteurs de colis. Sauf qu’on transporte des humains », plaide-t-il.

Sur un rond-point d’accès au périphérique nord de Lyon, environ 150 taxis, feux de détresse allumés, stationnaient en files indiennes, sans pour autant bloquer totalement la circulation. Certains affichaient des pancartes « taxis en grève » ou « taxi médical en danger », a constaté une journaliste de l’AFP.

Pour Nicolas Galliot, 43 ans, chauffeur de taxi à Clermont-Ferrand et patron, le transport médical représente 60 à 70% de son chiffre d’affaires. Si cette convention passe « ce sera au détriment de mes salariés, de la valeur de nos licences, mais surtout des patients ». Regrouper les patients dans un taxi partagé c’est les « parquer comme du bétail », dit-il. « On va perdre le côté humain de notre métier », s’inquiète-t-il.

Selon un point à 8h15, la préfecture de la région Auvergne-Rhône-Alpes relevait une situation « très perturbée » sur les entrées autoroutières de l’agglomération lyonnaise, avec quatre points de blocage et une opération escargot à Villefranche-sur-Saône, et des ralentissements au péage de Saint-Quentin-Fallavier.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.