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Bangladesh : malgré de premières libérations, les familles des prisonniers politiques restent sans nouvelles

août 6, 2024 14:57, Last Updated: août 6, 2024 15:00
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Les familles de prisonniers politiques au Bangladesh, détenus au secret lors des 15 ans de pouvoir de la Première ministre Sheikh Hasina, attendent désespérément mardi des nouvelles de leurs proches, au lendemain de la prise de contrôle du pays par l’armée.

« Nous avons besoin de réponses », a déclaré à l’AFP Sanjida Islam Tulee, coordinatrice de l’organisation Mayer Daak (L’appel des mères), représentant des centaines de victimes de disparitions et d’assassinats attribuées à des actions policières sous le règne de la Première ministre déchue.

Selon l’ONG Human Rights Watch, les forces de sécurité du Bangladesh sont responsables de « plus de 600 disparitions forcées » depuis que Mme Hasina est arrivée au pouvoir en 2009, et une centaine de personnes resteraient disparues à ce jour. Nombre d’entre elles faisaient partie de la principale formation d’opposition, le Parti nationaliste du Bangladesh (BNP), et du plus grand parti islamiste, le Jamaat-e-Islami.

Selon Mme Tulee, une vingtaine de familles de victimes se sont rassemblées mardi devant le bâtiment du renseignement militaire dans le nord de la capitale, Dacca, moins de 24 heures après la prise de contrôle du pays par l’armée et la fuite à l’étranger de Mme Hasina.

Quelques heures après avoir annoncé la formation prochaine d’un gouvernement intérimaire, le chef de l’armée banglaise a rencontré lundi le chef de l’État Mohammed Shahabuddin. Cette réunion a débouché sur l’annonce de la libération de « toutes les personnes arrêtées lors des manifestations d’étudiants » qui avaient commencé début juillet. « Toutes les personnes qui ont été arrêtées entre le 1er juillet et le 5 août dans le cadre des manifestations contre la discrimination sont sur le point d’être libérées, mais beaucoup l’ont déjà été », a affirmé mardi un porte-parole de la présidence, Shiplu Zman.

Plusieurs figures politiques libérés

L’ex-Première ministre et cheffe de l’opposition au Bangladesh, Khaleda Zia, a par ailleurs été libérée mardi, a indiqué la même source. Grande rivale de Mme Hasina, la cheffe du BNP avait été condamnée à 17 ans de prison pour corruption en 2018. D’autres figures de l’opposition ont été libérées mardi, parmi lesquelles l’opposant et avocat Ahmad Bin Quasem, fils de Mir Quasem Ali, riche magnat et important bailleur de fonds du parti Jamaat-e-Islami. « Il a été libéré ce (mardi) matin », a déclaré un ami de la famille Masum Khalili, ajoutant que son état de santé était « stable ».

Selon un communiqué du Jamaat-e-Islami, l’ancien général Abdullahil Aman Azmi, enlevé en 2016, a également été libéré. Son père, Ghulam Azam, mort en prison en 2014, était un ancien dirigeant du parti islamiste. Les organisations de défense des droits humains et des puissances occidentales ont régulièrement dénoncé les efforts du gouvernement de Mme Hasina pour faire taire les voix critiques et étouffer toute dissidence.

Son gouvernement a rejeté les accusations de disparitions forcées et d’exécutions extrajudiciaires, affirmant que certaines des personnes recherchées par leur famille s’étaient noyées en mer en tentant de rejoindre l’Europe.

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