Le ministère égyptien des Affaires étrangères a convoqué le chargé d’affaires éthiopien au Caire pour des « explications » au sujet d’une déclaration d’un responsable éthiopien liée au barrage controversé sur le Nil construit par Addis Abeba.
Dans un communiqué publié mercredi soir, le ministère égyptien des Affaires étrangères a affirmé avoir « convoqué le chargé d’affaires éthiopien au Caire, en vue d’explications sur les déclarations du porte-parole du ministère éthiopien des Affaires étrangères concernant des affaires intérieures égyptiennes ».
Incident lié au projet éthiopien du grand barrage
Le bref communiqué n’évoque pas les déclarations en question mais l’incident est lié au projet éthiopien du grand barrage de la Renaissance (Gerd), lancé en 2011 et destiné à devenir la plus grande installation hydroélectrique d’Afrique.
Mardi, Dina Mufti, ancien ambassadeur éthiopien en Egypte et actuel porte-parole du ministère éthiopien des Affaires étrangères avait estimé lors d’une conférence de presse que les Egyptiens savent que « le Gerd ne leur fera pas de tort ».
Le barrage selon Dina Mufti serait une diversion
Selon lui, l’opposition des Egyptiens représente une « diversion face aux problèmes internes ».
M. Mufti avait notamment évoqué un quartier du Caire, « bouclé » selon lui par les autorités égyptiennes en raison de la présence d’islamistes. « Il y a une chance que cela explose un jour », avait-il affirmé.
Selon lui, l’Egypte mais aussi le Soudan utilisent le barrage de la Renaissance pour éviter de « devoir faire face à de nombreux problèmes locaux qui pourraient exploser ».
Le Nil approvisionne en eau une dizaine de pays
Depuis 2011, les trois pays négocient pour parvenir à un accord sur le remplissage et l’exploitation du barrage, mais ils ne sont pas parvenus à s’entendre.
Depuis août, les négociations entre les trois pays sont au point mort.
L’installation hydroélectrique suscite des tensions
Le Nil, qui coule sur quelque 6.000 kilomètres, est une source d’approvisionnement en eau et en électricité essentielle pour une dizaine de pays d’Afrique de l’Est.
L’installation hydroélectrique suscite des tensions en particulier avec l’Egypte, pays de plus de 100 millions d’habitants qui dépend à 97% du Nil pour son approvisionnement en eau.
Le Caire et Khartoum, en aval du fleuve, souhaitent un accord légalement contraignant, notamment sur la gestion du barrage. Addis Abeba, qui juge le Gerd essentiel à son développement, y est réticente.
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