Barrage sur le Nil: l’Ethiopie dénonce des « menaces belliqueuses » après une déclaration de Trump
L’Ethiopie a déclaré samedi qu’elle ne « cèderait à aucune agression d’aucune sorte » après des propos du président américain Donald Trump estimant que l’Egypte pourrait détruire le méga-barrage éthiopien sur le Nil.
Le bureau du Premier ministre Abiy Ahmed a défendu dans un communiqué le barrage de Grand Renaissance (Gerd), appelé à devenir le plus grand d’Afrique, en déclarant travailler de longue date à la résolution de problèmes liés à ce projet avec le Soudan et l’Egypte, situés en aval.
« Néanmoins, les menaces belliqueuses ponctuelles visant à faire que l’Ethiopie succombe à des conditions abusives foisonnent toujours. Ces menaces et affronts à la souveraineté éthiopienne sont mal avisés, improductifs, et en claire violation des lois internationales », dit ce communiqué.
L’Egypte, l’Ethiopie et le Soudan ont une nouvelle fois repoussé, à fin février, l’accord sur le barrage sur le Nil mais Donald Trump a exprimé vendredi son « optimisme » https://t.co/vg59Kf60oo pic.twitter.com/i4xNbUTupE
— Le journal Afrique (@JTAtv5monde) February 1, 2020
« L’Ethiopie ne cédera à aucune agression d’aucune sorte », ajoute-t-il.
Le bureau de M. Abiy ne mentionne pas directement Donald Trump mais publie ce communiqué au lendemain d’une déclaration du président américain soutenant l’Egypte.
« C’est une situation très dangereuse, car l’Egypte ne sera pas en mesure de vivre de cette façon », a déclaré vendredi à des journalistes M. Trump, après l’annonce d’un accord de normalisation des relations diplomatiques entre Israël et le Soudan.
L’Ethiopie, le Soudan et l’Egypte sont invités à participer demain à une réunion sous l’égide de l’Union africaine consacrée à la construction controversée d’un barrage sur le Nil, source de très fortes tensions entre les trois pays, a-t-on appris de source officielle #AFP pic.twitter.com/pzNVJrowgQ
— Agence France-Presse (@afpfr) July 20, 2020
« Ils (les Egyptiens) finiront par faire sauter le barrage. Je le dis haut et fort: ils feront sauter ce barrage. Ils doivent faire quelque chose », a dit le président américain.
L’Egypte, dépendante des eaux du Nil pour environ 97% de son irrigation et de son eau potable, considère le barrage comme une menace « existentielle ».
L’Éthiopie va commencer à remplir le réservoir de son gigantesque barrage sur le Nil « dans les deux prochaines semaines ». Les négociations avec l’Egypte et le Soudan se poursuivent. Les deux pays s’inquiètent de leur accès à l’eau du Nil, vitale pour leur population. pic.twitter.com/Cj50NEsQ7c
— Le journal Afrique (@JTAtv5monde) June 27, 2020
De son côté, l’Ethiopie le voit comme un jalon essentiel de son électrification et de son développement.
La tentative de Washington de faire office de médiateur dans ce dossier a échoué cette année après que l’Ethiopie a accusé M. Trump, proche du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, de favoriser l’Egypte.
Barrage sur le #Nil ??????? l’Ethiopie, le Soudan et l’Egypte se rencontrent aujourd’hui à #Washington. L’occasion d’évoquer les accords de 1929 sur la répartition des eaux du Nil, où le Soudan est resté le bec dans l’eau @fsaltiel @28minutes @vtremolet #Ethiopia #Egypt #Soudan pic.twitter.com/423YBioB5f
— Xavier Mauduit (@XavierMauduit) November 6, 2019
Les négociations entre l’Ethiopie, l’Egypte et le Soudan sont désormais menées sous la médiation de l’Union africaine.
Les Etats-Unis ont annoncé début septembre la suspension d’une partie de leur aide financière à l’Ethiopie après que cette dernière a décidé unilatéralement de remplir le barrage malgré « l’absence de progrès » dans les négociations avec l’Egypte et le Soudan.
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