La préfecture des Deux-Sèvres a prolongé jusqu’à mercredi l’interdiction de manifester dans le secteur de Sainte-Soline, qui abrite le chantier d’une réserve d’eau à usage agricole contestée et envahie brièvement samedi par des manifestants.
Après un rassemblement de plusieurs milliers de personnes durant le week-end, environ 300 selon les autorités demeuraient, lundi matin, dans un campement installé dans un champ à proximité du site, prêté par un agriculteur opposé à ce projet dédié à l’irrigation.
Ces opposants, réunis sous la bannière du collectif « Bassines non merci », prévoient en cette journée d’Halloween de « distribuer des friandises » aux habitants des villages alentour, en expliquant leur opposition à ce projet qu’ils considèrent comme un « accaparement de l’eau » par « l’agro-industrie », a expliqué à l’AFP Jean-Jacques Guillet, un des porte-parole du mouvement.
« L’objectif n’est pas d’organiser une ZAD (zone à défendre, ndlr) » mais « d’être sur ce terrain pour surveiller le chantier » à partir d’une tour de guet en bois, construite durant le week-end, a-t-il ajouté.
Selon le collectif des Soulèvements de la Terre, qui soutient le mouvement anti-bassines, des opposants comptent se rendre à nouveau sur le chantier mercredi matin, où les travaux de construction de la retenue doivent reprendre.
Plusieurs militants interpellés
Dimanche soir, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé le maintien de « plus de 1.000 gendarmes » dans la zone pour empêcher « qu’aucune ZAD ne s’installe ».
Samedi, plusieurs milliers de personnes (4.000 selon les autorités, 7.000 selon les organisateurs) s’étaient réunies à Sainte-Soline pour protester. Des heurts violents ont éclaté avec les 1.500 gendarmes mobilisés quand des militants ont voulu pénétrer sur le chantier, interdit d’accès. Une partie d’entre eux y sont parvenus avant d’être repoussés.
Selon le parquet de Niort, quatre des six personnes interpellées samedi doivent être jugées lundi en comparution immédiate pour « participation à un groupement formé en vue de commettre des violences et des dégradations ». Une garde à vue a été levée pour « incompatibilité médicale » et un homme interpellé pour refus d’obtempérer sera jugé par ordonnance pénale.
Les manifestants se sont dispersés au fil de la journée, ce soir, une cinquantaine de personnes sont encore sur place selon la préfecture.
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