Devant la montée de violences en ville, le maire de Bayonne a tranché en prenant un arrêté ce vendredi. Cette décision vise à stopper « l’insécurité » grandissante perpétrée par certains groupes de personnes. Cette mesure s’applique dans de nombreuses rues du Petit et du Grand-Bayonne ainsi que du quartier Saint-Esprit. Elle interdit certains « regroupements » qui portent atteinte à l’ordre public, entre 8 h et 24 h. Le maire veut également renforcer la présence policière.
C’est à la suite de nombreuses plaintes de riverains et de commerçants que le maire de Bayonne, Jean-René Etchegaray, a décidé de prendre des mesures, rapporte France Bleu. Les riverains se plaignent en effet de la montée de « l’insécurité » et d’un « raz le bol ». Le maire explique : « Certaines situations ne sont plus supportables. »
Dans les rues de la ville, les habitants ne sont pas rassurés en présence de certains SDF et de revendeurs de drogue. Le maire souligne en effet qu’il y a « des regroupements de SDF avec des chiens, quelquefois violents, quelquefois dangereux, qui font peur à la population. Ça, je veux le réprimer, je veux mettre fin à ces regroupement de SDF avec des chiens, ça crée des conflits parfois entre SDF, parfois entre chiens qui se battent ».
C’est pourquoi le maire a pris un arrêté interdisant, de 8 h à 24 h, dans la plupart des rues du Petit et du Grand-Bayonne ainsi que du quartier Saint-Esprit, « toute occupation abusive et prolongée des rues […] de nature à porter atteinte à l’ordre public », d’une part, mais également « la station assise ou allongée lorsqu’elle constitue une entrave à la circulation des piétons », ainsi que « le regroupement de chiens, même tenus en laisse et accompagnés de leurs maîtres ». Dans ce dernier point, il s’agit de « la réunion en un même point de la voie publique de plus de deux canidés ».
Hormis ces différents interdits, l’arrêté précise encore que, sur la voie publique, plus question d’entreposer du matériel en lien avec « les activités de nature personnelle », à savoir « l’entreposage de linge, le réchauffage des denrées alimentaires, le dépôt de nourriture pour animaux de compagnie… ». Sans oublier qu’il est également exclu de diffuser de la musique amplifiée. La commune va donc embaucher six policiers municipaux supplémentaires, précise encore France Bleu.
Mais si ces décisions rassurent certains, elles en dérangent d’autres. C’est le cas de Mathieu Bergé, élu de la liste « Demain Bayonne / Baiona Bihar », qui estime que cela « stigmatise un type de population ». Selon lui, cette population visée par l’arrêté est « un public pour qui les politiques d’intégration, d’accompagnements ne sont pas portées par la Ville ». Il considère de plus que « ça ne résoudra pas les problèmes d’insécurité dans Bayonne car les véritables problèmes de délinquance, sont davantage liés au trafic ».
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Mathieu Bergé aurait aimé que sur « un sujet aussi important, un sujet qui a fait autant parlé […], tous les élus puissent en débattre, en discuter en conseil municipal », ajoutant : « On regrette beaucoup de découvrir via la presse, un arrêté qui ressemble beaucoup à une action de communication. » Il conclut : « Pour ce type de dossier particulièrement sensible, il aurait été judicieux d’avoir une réflexion commune et globale. »
Pour argument, Jean-René Etchegaray déclare « faire la part des choses entre le ressenti et la réelle montée de la délinquance » et affirme : « Nous n’avons rien contre les SDF. » Et pour cause, un service d’accueil et de restauration des sans-abri existe à Bayonne. « C’est ici que se trouvent la Table du Soir et le Point Accueil Jour (PAJ) », confirme le maire de la ville.
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