François Bayrou va poursuivre ce mardi ses consultations des forces politiques pour former un gouvernement susceptible de durer et passer son premier grand oral à l’Assemblée en répondant, seul, aux questions des députés.
Après le RN, le centre, les socialistes et la droite lundi, le nouveau Premier ministre reçoit les représentants des écologistes, du MoDem, d’Horizons, les indépendants de Liot, les communistes, et l’ex-LR Eric Ciotti désormais allié du RN. Il tenait à recevoir les groupes de l’Assemblée nationale « par leur ordre d’importance » numérique. A eux, ensuite, de décider de la composition de leur délégation.
Rien n’est ressorti de saillant des premières entrevues. Les socialistes, qui ont proposé de renoncer au 49.3 en échange d’une non-censure, sont restés sur leur « faim » même s’ils ont beaucoup échangé sur cette disposition.
Reçue la première, la cheffe de file des députés Rassemblement national, Marine Le Pen a salué une « méthode plus positive ». Le prédécesseur de François Bayrou à Matignon, Michel Barnier, s’était vu accusé de l’avoir reçue trop tardivement.
Les écologistes seront représentés par les chefs de groupe Cyrielle Chatelain pour l’Assemblée, Guillaume Gontard pour le Sénat, et la cheffe du parti Marine Tondelier qui ne veut pas « censurer a priori ».
En pleine crise budgétaire, le temps presse pour la formation d’un gouvernement. « Mon échéancier, c’est cette semaine, j’espère. Mais il faut que le président soit là », a déclaré lundi soir depuis Pau François Bayrou à l’issue du Conseil municipal qu’il a présidé.
Vivement critiqué
Le Premier ministre se rendra dans l’après-midi à l’Assemblée nationale, où il répondra pendant 45 minutes aux questions des présidents de groupe, seul puisque les ministres en place sont démissionnaires et ne sont donc pas autorisés à participer à l’exercice. Agé de 73 ans, il découvrira un hémicycle sans doute plus agité que celui qu’il a connu quand il fut député des Pyrénées-Atlantiques (2002-2012).
Selon une source parlementaire, ces questions sont aussi une manière « de purger le risque d’inconstitutionnalité » dont pourrait être entachée la « loi spéciale », palliant le défaut de budget, si elle était votée lors d’une semaine dépourvue de questions au gouvernement.
François Bayrou sera aussi probablement interrogé sur Mayotte, département le plus pauvre de France, dévasté par un cyclone qui aurait fait des centaines voire des milliers de morts.
Lundi, il s’est attiré de vives critiques en choisissant de se rendre à Pau, et non à la réunion à Paris de la cellule de crise sur l’archipel dévasté, réunion qu’il a suivi à distance.
Depuis la ville dont il est maire depuis 10 ans, il a indiqué vouloir revenir sur l’interdiction du cumul des mandats pour les parlementaires et confirmé son intention de rester à la tête de la commune, s’attirant les critiques.
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