Des bébés tortues retrouvées sur une île des Galápagos après une absence de plus d’un siècle

1 avril 2019 17:33 Mis à jour: 9 juillet 2019 16:43

La vue de bébés tortues qui éclosent annonce les efforts de l’espèce pour survivre, souvent contre vents et marées. À la suite d’une observation après 100 ans d’absence, des bébés tortues ont été repérés une nouvelle fois sur l’île de Pinzón, dans les Galápagos. Leur observation marque le point culminant et spectaculaire de décennies d’interventions humaines destructrices (et constructives).

La population de tortues des îles Galápagos est en danger critique d’extinction depuis plus d’un siècle. Mais les naissances récentes aident les créatures à échapper au dangereux précipice de l’extinction.

Une mésaventure du milieu du 18e siècle a exposé pour la première fois le sort de la population des tortues de l’île à des risques dangereux. Des marins débarquant sur l’île Pinzón ont introduit par inadvertance des rats, qui s’étaient réfugiés à bord de leurs navires, dans le fragile écosystème de l’archipel. Les tortues, qui avaient prospéré auparavant, ont été victimes de la prédation des rats affamés. Les rongeurs se régalaient des œufs et des bébés des tortues, dévastant l’ensemble de la population survivante.

Au cours des décennies qui ont suivi, la population de bébés tortues s’est éteinte et l’extinction des espèces semblait imminente.

Mais l’intervention humaine, qui a presque anéanti les nourrissons de l’espèce, avait aussi les moyens d’y remédier. Le chercheur James Gibbs a été parmi les rares chanceux qui ont réalisé la renaissance des éclosions de tortues. « Je suis étonné que les tortues nous aient donné l’occasion de réparer nos erreurs après tant d’années », a-t-il dit, lors d’une conversation avec The Dodo.

Alors, que s’est-il passé ? Dans les années 1960, un organisme de conservation a adopté les 100 derniers spécimens restants de la population de tortues de l’île Pinzón. Les maigres poignées d’œufs non éclos ont été recueillis et incubés dans un environnement sûr et contrôlé. Les nouveau-nés ont ensuite été élevés jusqu’à l’âge de 5 ans et sont devenus assez grands et forts pour ne pas devenir la proie des rats qui les auraient autrefois chassés.

Les nouveau-nés ont ensuite été relâchés sur l’île de Pinzón. Les responsables du projet de restauration ont fait rapport : « Les premières jeunes tortues (20 au total) du Centre des tortues furent rapatriées à Pinzón en 1970. »

©Shutterstock | Jess Kraft

Quarante ans plus tard, les biologistes se sont penchés sur la cause profonde de la dévastation : les rats eux-mêmes. Au cours d’une opération expérimentale appelée « Restauration de l’île de Pinzón par l’élimination des rongeurs introduits », des hélicoptères survolant l’île ont répandu du poison spécifique aux rats.

Et ça a marché. Les rats ont été éradiqués.

James Gibbs a souligné le fait que l’opération « ait créé l’opportunité pour les tortues de se reproduire pour la première fois. Nous avons fait un relevé [en décembre 2014], poursuit M. Gibbs, pour voir s’il avait fonctionné pour les tortues, et nous avons trouvé 10 nouvelles petites tortues. »

« C’est la première fois qu’elles se reproduisent dans la nature depuis plus d’un siècle. »

Étant donné les efforts déployés par l’espèce pour cacher et protéger ses petits pendant l’incubation, M. Gibbs savait que les résultats de l’étude n’étaient pas représentatifs de la population nouvellement prospère dans son ensemble. « Compte tenu des probabilités de projection, dit-il, je suis sûr qu’il y avait cent fois plus de nouveau-nés. »

L’équipe de M. Gibbs a repéré 300 tortues pendant leur voyage. Depuis 2018, Pinzón est la plus grande des îles Galápagos dont les rats ont été éradiqués avec succès. Ce n’est pas tout : en février 2019, une tortue géante (Chelonoidis phantastica) de l’île, une femelle adulte, a été découverte dans une partie isolée de l’île. C’était la première tortue du genre à être repérée depuis 1906.

C’est un pas de géant pour la population de tortues des Galápagos. Que les centenaires prospèrent et que l’éclosion festive continue !

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