Le président bélarusse Alexandre Loukachenko a annoncé vendredi le démantèlement au Bélarus de « cellules terroristes dormantes » liées selon lui à l’Occident, en les accusant d’avoir voulu préparer un coup d’Etat.
« Aujourd’hui, nous avons terminé une vaste opération antiterroriste », a lancé M. Loukachenko, cité par son service de presse, lors d’une cérémonie à l’occasion des 30 ans de l’indépendance de cette ex-république soviétique.
« Des cellules terroristes dormantes ont été démantelées aujourd’hui, les soi-disant unités de l’autodéfense », a-t-il affirmé.
Cellules coordonnées via un canal de messagerie
« L’objectif de ces cellules » liées selon le président bélarusse à l’Allemagne, à l’Ukraine, aux Etats-Unis, à la Pologne et à la Lituanie, était de « renverser le régime par la violence », a assuré M. Loukachenko, 66 ans dont près de 27 ans au pouvoir au Bélarus.
Selon lui, les activités de cellules étaient coordonnées via un canal sur la messagerie Telegram, baptisé « Régiments de l’autodéfense du Bélarus » qui comptait 2.500 abonnés et appartenait à un « citoyen allemand ».
Ces forces ont essayé récemment de faire exploser un centre de communication naval russe situé dans la ville bélarusse de Vileïka, à une centaine de kilomètres au nord-ouest de Minsk, a assuré M. Loukachenko, en précisant en avoir parlé au téléphone cette semaine avec son homologue russe Vladimir Poutine.
« Tous les participants à cet acte terroriste (…) ont été retrouvés au cours de 48 heures et arrêtés », a-t-il déclaré.
« Fermer définitivement la frontière avec l’Ukraine »
Il a également affirmé qu’« un nombre énorme d’armes affluait vers le Bélarus depuis l’Ukraine », en annonçant avoir ordonné aux garde-frontières bélarusses de « fermer définitivement la frontière avec l’Ukraine ».
Le président bélarusse a par ailleurs affirmé que les services spéciaux du pays avaient déjoué dans la nuit de jeudi à vendredi une tentative d’assassinat d’un journaliste et présentateur d’une chaîne de télévision publique, Grigori Azarenok, connu pour ses propos en soutien du régime.
« On voulait l’emmener dans une forêt et lui couper la langue », a assuré M. Loukachenko.
Accuse l’Occident de vouloir « déstabiliser » son pays
Fort du soutien de Russie, M. Loukachenko a déjà accusé l’Occident à plusieurs reprises de vouloir « déstabiliser » son pays afin d’en changer le régime.
Tensions entre Minsk et les Européens
Ces déclarations vendredi interviennent alors que le Bélarus a annoncé lundi la suspension de sa participation au Partenariat oriental de l’UE et le rappel de son ambassadeur à Bruxelles en représailles aux sanctions européennes décidées du fait de la répression politique dans le pays.
Les tensions entre Minsk et les Européens n’ont fait que s’accentuer depuis la répression d’un mouvement de contestation post-électoral historique en 2020, qui s’est poursuivie avec l’interception en mai d’un avion de ligne et l’arrestation d’un opposant à bord.
Le Bélarus est situé aux portes de l’Union européenne, avec des frontières communes avec la Pologne et la Lituanie notamment.
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