La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a appelé lundi les Etats membres à approuver de nouvelles sanctions contre les autorités bélarusses, responsables d’un afflux de migrants à la frontière de la Pologne.
« L’instrumentalisation des migrants dans un but politique est inacceptable », a dénoncé la présidente dans un communiqué. Outre une extension des sanctions contre Minsk, elle indique que l’UE « va examiner comment sanctionner les compagnies aériennes de pays tiers » qui acheminent les migrants au Bélarus.
« Nous n’hésiterons pas à adopter des sanctions si nécessaire contre les compagnies et les pays qui font le jeu des passeurs », avait averti à la mi-octobre, le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell.
« Les migrants sont munis de visas, de billets d’avions et un appareil est prêt pour les transporter jusqu’à Minsk d’où ils sont acheminés jusqu’aux frontières de la Lituanie, de la Lettonie et de la Pologne », avait-il expliqué. « La route de l’Irak a été fermée cet été, mais d’autres routes ont été ouvertes », avait déploré Josep Borrell.
Le piège tendu par les autorités bélarusses
Le vice-président de la Commission, Margaritis Schinas, va se rendre « dans les prochains jours dans les principaux pays d’origine et de transit pour s’assurer qu’ils agissent pour empêcher que leurs propres ressortissants tombent dans le piège tendu par les autorités bélarusses », précise le communiqué.
L’UE accuse Alexandre Loukachenko, qui le nie, d’avoir orchestré une vague de migrants et de réfugiés, venus principalement du Moyen-Orient, en représailles aux sanctions imposées par Bruxelles à la suite d’une répression brutale de son régime contre l’opposition.
Une escalade « de nature armée » à la frontière polonaise
Varsovie s’est inquiété lundi d’une escalade « de nature armée » à sa frontière avec le Bélarus, limite orientale de l’Union européenne où des milliers de migrants sont massés, l’OTAN dénonçant une tactique « inacceptable » de Minsk.
Pour faire cesser les passages illégaux de migrants depuis le Bélarus, l’UE prépare « des sanctions économiques plus fortes » contre Minsk. De premières sanctions économiques adoptées fin juin ont frappé les secteurs clés de la potasse, du pétrole et du tabac.
Les sanctions individuelles de l’UE contre des responsables du régime bélarusse visent actuellement 166 personnes, dont le président Loukachenko et deux de ses fils.
L’adoption de sanctions nécessite l’unanimité des Vingt-Sept.
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