Benalla: Griveaux dénonce « beaucoup de contre-vérités » dans le rapport du Sénat – sans l’avoir lu

20 février 2019 16:14 Mis à jour: 21 février 2019 08:04

Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a dénoncé mercredi « beaucoup de contre-vérités » dans le rapport d’enquête du Sénat sur l’affaire Benalla, du nom de l’ex-chargé de mission d’Emmanuel Macron.

« L’Élysée aura l’occasion d’apporter des réponses factuelles sur manifestement beaucoup de contre-vérités qui se trouvent présentes dans le rapport » sénatorial, a-t-il déclaré, précisant ensuite que cela sera fait « rapidement », mercredi ou jeudi.

Pressé de questions sur ces « contrevérités », le ministre a botté en touche, reconnaissant qu’il n’avait pas lui-même pris connaissance du rapport, mais qu’il n’en avait eu que des échos.

Ce n’est pas la seule maladresse commise par Benjamin Griveaux lors de sa prise de parole. « Nous sommes très attachés à la séparation stricte des pouvoirs dans notre pays (…) Mais je trouve curieux que les assemblées aient à se prononcer sur l’organisation du pouvoir exécutif. Si le pouvoir exécutif se prononçait sur l’organisation du travail des assemblées, on crierait à la fin de la séparation des pouvoirs », a par ailleurs regretté Griveaux.

C’est oublier un peu vite que l’article 24 de la Constitution indique que « le Parlement vote la loi. Il contrôle l’action du gouvernement. Il évalue les politiques publiques ». Les sénateurs de la commission d’enquête sont donc constitutionnellement dans leur rôle lorsqu’ils s’interrogent sur le fonctionnement du pouvoir exécutif.

Des « dysfonctionnements majeurs » au sein de l’Élysée

La commission d’enquête a dénoncé des « dysfonctionnements majeurs » au sein de l’Élysée dans cette affaire.

« Le président de la République n’a pas évoqué ce sujet » lors du Conseil des ministres qui a eu lieu au même moment que la présentation du rapport sur l’affaire Benalla au Sénat, a précisé M. Griveaux à l’issue de celui-ci.

« Je pensais qu’ils avaient fini par comprendre que le comportement de M. Benalla avait produit des dysfonctionnements en chaîne à différents niveaux de l’appareil d’Etat », avait déclaré M. Sueur, un des rapporteurs de la commission d’enquête. « Défendre le contraire, c’est encore et toujours faire de la vieille politique ».

Epochtimes.fr avec AFP

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