Nouveau front dans la déjà tentaculaire affaire Benalla : le parquet de Paris a ouvert lundi deux enquêtes préliminaires, notamment pour « faux témoignages », après le signalement du Sénat concernant les auditions de plusieurs protagonistes du dossier, dont d’actuels collaborateurs d’Emmanuel Macron.
La Haute Assemblée avait saisi en mars la justice car elle soupçonnait de faux témoignages l’ex-collaborateur du président, Alexandre Benalla, l’ancien employé de LREM Vincent Crase et le directeur de cabinet du chef de l’État Patrick Strzoda.
C’est ce dernier qui avait autorisé M. Benalla à accompagner la police à la manifestation du 1er mai 2018 à Paris, lors de laquelle il est accusé, avec M. Crase, d’avoir brutalisé des manifestants.
On avait déjà compris dans notre commission d’enquête sénatoriale que c’était une spécialité élyséenne #ÇaFiniraMal #EmmanuelMacron #Benalla pic.twitter.com/bVBjPvoU1W
— Pierre Charon (@pierrecharon) 1 avril 2019
Dans son signalement, le bureau de la Haute Assemblée, dominée par l’opposition de droite, avait aussi relevé des « incohérences » et « contradictions » dans des déclarations faites par M. Strzoda et deux autres collaborateurs du chef de l’État : son bras droit, le secrétaire général de l’Élysée Alexis Kohler, et le général Lionel Lavergne, chef du groupe de sécurité de la présidence (GSPR).
Le faux témoignage est passible de cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende. L’enquête sur ce volet a été confiée à la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP).
Ismaël Emelien peut donc tranquillement venir pérorer à la télé sur la dangerosité des fake news, alors qu’il a fait fuiter un montage vidéo truqué directement depuis l’Elysée en passant par un compte Twitter anonyme pour tenter de dédouaner Benalla. pic.twitter.com/fEAcqdu9UB
— Gilles Hérail (@GillesHerail) 7 avril 2019
La seconde enquête, confiée à la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE), a été ouverte car M. Benalla est soupçonné d’avoir manqué à ses obligations déclaratives auprès de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique, a précisé le parquet dans son communiqué.
« C’est dans l’ordre des choses : la justice fait son travail en toute indépendance », a réagi le co-rapporteur de la commission d’enquête sénatoriale Jean-Pierre Sueur (PS).
Le signalement du Sénat avait été vécu comme une déclaration de guerre par le gouvernement et dans les rangs du parti présidentiel qui a dénoncé un « procès politique« .
Fait rarissime, inédit depuis Lionel Jospin en 1998, le Premier ministre Édouard Philippe avait même boudé la séance des questions au gouvernement au Sénat.
Le parquet a ouvert une nouvelle enquête visant Benalla pour manquement à ses obligations déclaratives. @Anticor_org avait saisi de ce délit la @HATVP, le 31 juillet 2018, puis le procureur de la République de Paris, le 22 février 2019 : https://t.co/TqotH99bvP
— Anticor (@anticor_org) 8 avril 2019
Dans cette affaire aux nombreuses ramifications, M. Benalla avait d’abord été mis en examen le 22 juillet, notamment pour des « violences en réunion », place de la Contrescarpe, dans le Ve arrondissement de la capitale.
Il a écopé ensuite de nouvelles mises en examen pour d’autres faits de violences en marge du défilé parisien du 1er-Mai, un port d’arme non autorisé sur un selfie révélé en septembre par Mediapart ou encore un usage abusif de ses passeports diplomatiques.
Dans ce dernier volet, trois collaborateurs du chef de l’État sont convoqués mercredi devant les juges chargés de l’affaire.
Le Magistrat François Molins a été nommé par Macron à la Cour de cassation. C’est bien lui qui n’a pas enquêté sur le coffre-fort de Benalla…
Lui qui n’a pas voulu aller plus loin sur l’enquête Benalla…
Lui qui a refusé d’enquêter sur les comptes de Macron… pic.twitter.com/iIlXDkThnz— Stéphane CHAPPEY (@ChappeyStephane) 6 avril 2019
MM. Kohler et Strzoda le sont en tant que témoins tandis que François-Xavier Lauch, le chef de cabinet, l’est comme partie civile.
Au cœur des interrogations : les raisons et les conditions ayant permis à M. Benalla d’utiliser jusqu’en décembre des passeports diplomatiques qu’il était censé avoir rendus alors qu’il avait été licencié fin juillet par la présidence.
M. Lauch doit être entendu en tant que partie civile car il a déposé une plainte contre M. Benalla dont il était le supérieur, pour « usage de faux » afin de se procurer ses passeports de service.
D. S avec AFP
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