Bérénice, enfant du Bataclan : «Une victoire sur la vie»

26 avril 2019 01:58 Mis à jour: 11 juillet 2019 01:58

Le destin de Floriane Bernaudat et de Johannes Baus a basculé le 13 novembre 2015 dans la salle du Bataclan à Paris. Ce soir-là, ils ont chacun perdu l’être le plus cher qu’ils avaient, leur conjoint. Ces deux endeuillés étaient loin de se douter qu’ils se rencontreraient des mois plus tard dans leur effort pour se reconstruire.

L’histoire du destin de ces deux jeunes gens a été racontée pour la première fois par Radio Canada qui les a interviewés en ce printemps 2019. Il s’agit d’une histoire d’amour, d’une histoire d’espoir pour tous ceux qui vivent un drame qu’ils pensent à jamais insurmontable.

Floriane, qui avait 28 ans à l’époque du drame, est sortie du Bataclan sans son fiancé avec qui elle y était entrée. Ils allaient se marier et elle avait essayé sa robe de mariée peu de temps avant le drame. Renaud était son amour d’adolescence, qu’elle avait rencontré quand elle avait 16 ans.

« Quand mon père m’annonce, le lendemain, que Renaud est décédé, c’est la fin du monde », a indiqué avec émotion la Parisienne.

De son côté, Johannes, un Allemand installé à Paris depuis plusieurs années, a perdu Maud, pendant les fusillades. La perte de la jeune femme qu’il venait d’épouser l’a laissé aussi traumatisé que Floriane.

Après de nombreuses étapes pour essayer de commencer à se reconstruire et à faire son deuil, Floriane a rencontré finalement Johannes par l’intermédiaire des réseaux sociaux, grâce à une association de regroupement de victimes. Comme ils vivaient chacun une situation similaire, ils ont fini par se rapprocher, puis par se marier en octobre 2017.

Un bonheur n’arrivant jamais seul, de leur union est née Bérénice. Le prénom de la fillette n’a pas été choisi au hasard : « Bérénice » signifie « qui porte la victoire ». « C’est une victoire sur la vie, c’est une victoire sur ce qu’on a vécu aussi… d’être toujours là et de pouvoir continuer à se focaliser sur l’avenir », confie la jeune mère de famille.

Malgré le traumatisme qui est toujours présent, le couple habite maintenant un grand appartement en banlieue parisienne où ils continuent à se reconstruire ensemble, où ils n’oublient pas pour autant leurs conjoints décédés. Nul doute que les babillements de la petite Bérénice contribuent aussi à cette reconstruction.

« On est fragiles. Chaque étape qu’on franchit nous rend un peu plus résilients, un peu plus forts, quand même », reconnaît Johannes.

Fonder une famille, c’est « un peu ce qu’on n’avait pas réalisé de part et d’autre, avec Maud et Renaud », ajoute sa femme.

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