Depuis le 30 avril, des moutons sont utilisés à la place de tondeuses et débroussailleuses le long des berges de la Dordogne. Cependant, l’initiative écologique de la Ville de Bergerac (Dordogne), n’est pas appréciée d’un petit groupe de citoyens, dont des défenseurs de l’environnement qui aiment ces animaux… mais pas en face de chez eux.
La solution d’écopâturage trouvée pour entretenir un espace de 1,7 hectares difficile d’accès – très en pente – avait l’air de satisfaire tout le monde : les éleveurs, les élus, les riverains, et même les moutons. Une cinquantaine d’animaux sont répartis depuis près de deux mois dans les six enclos prévus à cet effet, situés entre la promenade Pierre Loti et le quai Garrigat, sur les bords de la Dordogne, indique France Bleu.
Toutefois, un petit collectif local comptant une demi-douzaine de riverains mécontents s’est formé, se plaignant de nuisances sonores et olfactives, rapporte France 3. Parmi ces derniers se trouve George Barberolle, qui est pourtant président de l’association Protection et avenir du patrimoine et de l’environnement en Dordogne, dont la mission devrait très bien s’accorder avec ce projet expérimental. Contrairement à toute attente, ce n’est pas le cas.
Tout d’abord, M. Barberolle se plaint du fait que les citoyens n’aient pas été consultés avant la mise en place du projet. « Donc on considère au départ que c’était un mépris pour les habitants de Bergerac », estime-t-il.
Au niveau des autres aspects qui le gênent, le riverain estime que les nuisances sonores comme les bêlements et les cloches ne sont somme toute « pas très graves ». Il n’en est pas de même avec les odeurs : « Mais olfactif, quand même, avec les risques de parasites et autres, ça nous paraît dangereux ! »
Le petit groupe d’anti moutons proteste également contre des réglementations qui n’ont pas été respectées, selon eux. « Le règlement sanitaire départemental prévoit entre autres que toutes les déjections des moutons doivent être enlevées, ce qui n’est pas fait. Ils ne les ramassent pas ! » s’insurge George Barberolle. Il remarque également que l’abri étant censé être déplacé ne l’est pas à chaque fois, et que l’enclos n’est pas toujours à 50 m des maison tel que stipulé dans le règlement sanitaire départemental.
Le défenseur de l’environnement n’a pas l’air sensible aux arguments évoqués par le conseiller municipal en charge des espaces naturels, qui voit des avantages écologiques indéniables à cette initiative. « Nous n’avions pas une gestion matérielle intelligente de ces berges », estime Marc Léturgie. La machinerie – une épareuse – que la Ville utilisait avant l’arrivée de la « moutondeuse » abîmait la zone. « Elle asséchait la terre, elle avait du mal à accéder à certains endroits et les talus s’effondraient. »
Un autre avantage des moutons est « qu’il consomme les espèces de plantes invasives et qu’il va sauvegarder d’autres plus rares comme les orchidées sauvages. Alors que l’épareuse coupait tout », remarque l’élu. Par ailleurs, il y a aussi l’aspect bucolique qu’ajoute la présence des ovins dans le paysage des berges de la Dordogne.
La suite de la polémique nous indiquera si le collectif de riverains mécontents arrivera à faire remplacer la pollution sonore des bêlements et des cloches par le moteur des machineries.
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