Alors que bien des gens estiment que la Ville de Besançon (Doubs) ne fait pas son travail d’entretien des espaces verts en laissant des herbes hautes et en ne tondant pas les pelouses, le directeur de la biodiversité de la commune explique qu’il s’agit de « gestion différenciée », une expérimentation visant à renforcer la biodiversité urbaine.
Certains critiquent la gestion des espaces verts et des cimetières par la Ville de Besançon, rapporte France 3. « C’est sale et abandonné », « C’est un manque de respect pour nos défunts », « Ça devient n’importe quoi », écrivent des habitants de la commune de 120 000 habitants.
Toutefois, la Ville de Besançon justifie cette apparence négligée en expliquant qu’il s’agit d’une expérimentation menée depuis quatre ans dans le but de préserver les insectes pollinisateurs, tout en ayant de nombreux autres bienfaits, ainsi qu’elle l’explique dans un communiqué : « La Ville mène plusieurs projets qui participent au renforcement de la biodiversité urbaine et qui apportent abris et nourriture à de nombreux insectes. Ces zones contribuent à la réduction de la pollution atmosphérique, favorisent l’infiltration des eaux et réduisent les effets des îlots de chaleur urbains. »
« Est-ce qu’une plante est sale en soi ? »
La gestion des espaces verts est donc différente maintenant. Il a fallu supprimer les produits phytosanitaires, mais aussi laisser les plantes tomber en graines pour les laisser réaliser leur cycle avant de pouvoir les couper, indique Samuel Lelièvre, directeur de la biodiversité et des espaces verts à Besançon.
« Je peux comprendre que certains trouvent cela moche, mais la beauté, c’est subjectif. Est-ce qu’une plante est sale en soi ? Une canette, un sac en plastique oui, mais pas le végétal », assure Samuel Lelièvre.
Coupures budgétaires ?
Parmi les commentaires sur Facebook, certains internautes dénoncent le fait que la Ville se servirait du prétexte de l’environnement pour réaliser des économies budgétaires dans la gestion de ses plus de 200 m² d’espaces verts. Selon le directeur de la biodiversité, il n’en est rien, au contraire : les agents des espaces verts auraient davantage de travail depuis le début de cette expérimentation. « Il faut entretenir les vivaces et effectuer du désherbage sélectif », assure-t-il.
Grâce à ses actions de « conception et gestion écologique des espaces de nature », la Ville de Besançon a remporté le titre de Capitale française de la biodiversité 2018. Elle dispose d’ailleurs de 12 sites labellisés Écojardin sur son territoire, un label qui se veut une référence en matière de gestion écologique et qui compte 606 sites dans toute la France.
« Je ne trouvais pas la tombe »
Une partie des plaintes récurrentes des habitants de Besançon concerne l’entretien des cimetières de la Ville. « Je ne trouvais pas la tombe. J’ai cherché pendant au moins une heure », affirme Bernard.
Toutefois, Samuel Lelièvre rappelle que c’est seulement l’entretien des grandes allées des cimetières qui est à la charge de la Ville. « Les espaces inter-tombes doivent être entretenus par les concessionnaires eux-mêmes et le problème est surtout là », précise-t-il.
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