L’activiste franco-sénégalais Karfa Diallo milite pour que le quartier biarrot « La Négresse » soit débaptisé, au motif que son nom actuel véhiculerait « des clivages racistes et des clichés misogynes sur l’espace public ».
Le jeudi 3 décembre, Karfa Diallo, un écrivain franco-sénégalais domicilié à Bordeaux (Gironde) qui préside l’association Mémoires et Partages, comparaissait devant le tribunal correctionnel de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) pour rébellion.
Les faits qui lui sont reprochés remontent au mois d’août 2019 à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques). À l’époque, le militant avait profité de la tenue du G7 dans la cité biarrote pour organiser un rassemblement non déclaré afin de protester contre le nom d’un quartier de la station balnéaire, baptisé La Négresse depuis les années 80 en référence à la tenancière d’une auberge d’origine haïtienne du début du XIXe siècle surnommée ainsi par les soldats de Napoléon Ier.
Les forces de l’ordre avaient fini par demander à M. Diallo de cesser d’importuner les passants avec ses revendications, l’intéressé avait néanmoins refusé de quitter les lieux. Il avait alors été appréhendé par les forces de l’ordre avant d’être placé en garde à vue et poursuivi pour rébellion. Karfa Diallo conteste les faits qui lui sont reprochés et affirme pour sa part avoir fait l’objet de violences policières lors de son interpellation.
Il reproche notamment aux agents d’avoir effectué un plaquage ventral pour le maîtriser avant de lui passer les menottes. Il a déposé plainte.
Interrogé par nos confrères de France Bleu avant son procès pour rébellion, l’activiste compte profiter de l’audience devant le tribunal correctionnel de Bayonne pour porter ses revendications concernant le changement de nom du quartier biarrot.
Karfa Diallo souhaite en effet que le quartier retrouve le nom basque – Harausta – qu’il portait auparavant.
« La négresse n’est pas une identité, mais une assignation systémique. C’est aussi et surtout des représentations d’hypersexualisation du corps de la femme noire qui valident des clivages racistes et des clichés misogynes sur l’espace public », a affirmé l’activiste sur les ondes de France Bleu.
« Ce monsieur n’a pas à venir nous donner des leçons d’histoire. Je trouve ça déplacé »
Le militant antiraciste exige ainsi que Maider Arostéguy, le maire (LR) de Biarritz, « mette à l’ordre du jour du conseil municipal, l’abrogation des délibérations qui ont donné son nom à ce quartier ».
Une requête rejetée par l’édile, au grand dam de M. Diallo, qui a d’ailleurs déposé un recours auprès du tribunal administratif de Pau (Pyrénées-Atlantiques) contre ce qu’il qualifie d’« excès de pouvoir ».
« Ce n’est pas à moi d’imposer au conseil municipal une décision qui n’a pas été au cœur de nos engagement », souligne pour sa part Mme Arostéguy.
« Par ailleurs, je ne connais pas ce monsieur, qui est Bordelais. Il ne me viendrait pas à l’idée de donner des injonctions à Pierre Hurmic [le maire de Bordeaux, NDLR] en fonction de ce que je souhaite faire en matière d’histoire. Nous avons la nôtre. Elle peut déplaire ou choquer. Ce monsieur n’a pas à venir nous donner des leçons d’histoire. Je trouve ça déplacé », conclut le maire de Biarritz.
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