A un dixième de la troisième marche: dans la tempête de neige, la jeune Jeanne Richard a été privée sur le fil d’un tout premier podium individuel en Coupe du monde de biathlon au bout de la mass start (12,5 km), dimanche au Grand-Bornand (Haute-Savoie).
A 22 ans, quasiment un an après ses débuts dans la cour des grandes, Richard égale finalement sa meilleure performance qu’elle venait de signer la veille, déjà quatrième de la poursuite dans le village haut-savoyard, déjà avec un 19 sur 20 sur le pas de tir.
Doublée sur la ligne d’arrivée, la biathlète des Gets comptait pourtant vingt secondes d’avance sur la Slovaque Paulina Batovska Fialkova à la sortie du dernier tir couché, avant la dernière boucle de 2,5 km.
« J’ai tout donné, je ne peux pas être déçue, souffle-t-elle frigorifiée, sous les épais flocons qui ont pris en fin de course le relais de la pluie. Elle a été plus forte que moi, c’est le jeu et ça me donne encore plus les crocs. »
« Je ne l’ai pas sentie arriver. Je ne savais pas du tout qu’elle était (juste) derrière moi. Avec tout ce bruit, impossible de voir qu’elle était à deux centimètres ! », raconte Richard, « heureuse de (sa) semaine ».
Devant, l’Allemagne a signé le doublé: la jeune Selina Grotian s’est offert, à vingt ans seulement, sa première victoire individuelle en Coupe du monde. Elle a devancé Franziska Preuss, leader du classement général de la Coupe du monde, qui malgré un 20 sur 20 au tir a terminé à une douzaine de secondes de sa jeune compatriote.
Semaine décidément délicate pour Lou Jeanmonnot
Semaine décidément délicate pour Lou Jeanmonnot: si la meilleure Française de ce début d’hiver (2 victoires individuelles) figure au troisième rang du classement général, elle s’est au mieux classée 14e en trois courses au Grand-Bornand, justement en mass start dimanche, et son retard sur Preuss dépasse désormais les 200 points (une victoire en rapporte 90).
Sixième de la mass start (+1:12.4) malgré quatre cibles manquées, après sa deuxième place en poursuite 24 heures plus tôt, Julia Simon grimpe elle en quatrième position dans la course au gros globe de cristal, à moins de quarante points de Jeanmonnot.
Après l’embellie de vendredi, avec sa victoire en sprint, sa première de la saison, Justine Braisaz-Bouchet est retombée dans ses travers au tir: comme en poursuite (12e) la veille, elle s’est infligée sept tours de pénalité, ce qui l’a repoussée hors du top 20, (23e), à près de deux minutes et demie.
Ça ne va pas beaucoup mieux pour Quentin Fillon Maillet: 24e de la poursuite samedi après un 13 sur 20 au tir, il a encore commis cinq fautes en mass start et ne s’est classé que 18e, à 1 min 40 sec.
« Je n’ai pas réussi à trouver les solutions pour reconquérir le cœur des cibles, regrette le quintuple médaillé olympique 2022. C’est rageant parce que je ne comprends pas la problématique au tir: je tourne un peu en rond, c’est le cas de le dire… »
Un seul Bleu s’est fait une place dans le top 10 de la mass start masculine: Fabien Claude, neuvième à 37 sec, avec trois cibles manquées, le jour de ses trente ans.
Troisième et quatrième au classement général de la Coupe du monde, Emilien Jacquelin et Eric Perrot se sont classés respectivement 16e (4 fautes, +1:36.6), et 11e (2 fautes, +53.9).
Tout en haut du podium, avec un 19 sur 20 au tir, revanche pour Tarjei Boe: écarté du groupe norvégien pour le sprint et la poursuite au Grand-Bornand, l’aîné des frères Boe a signé sa 13e victoire individuelle en Coupe du monde, à 36 ans. Et partagé un nouveau « Boedium » avec Johannes, troisième de la mass start à moins de dix secondes après trois fautes, et dossard jaune fermement sur ses épaules pour finir 2024.
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