Joe Biden a dit penser que son homologue russe Vladimir Poutine était « un tueur », et a promis qu’il en paierait « le prix », provoquant immédiatement l’indignation de Moscou.
« Pensez-vous que c’est un tueur? » La question de George Stephanopoulos, journaliste vedette de la chaîne américaine ABC, est directe, et la réponse du président des Etats-Unis ne laisse pas de place au doute: « Oui », a-t-il acquiescé dans cet entretien diffusé mercredi.
« Vous verrez bientôt le prix qu’il va payer », a-t-il ajouté.
« L’hystérie due à de l’impuissance »
Dans une première réaction d’un responsable russe de haut rang, le président de la chambre basse du Parlement et proche de Vladimir Poutine a dénoncé « de l’hystérie due à de l’impuissance ».
« Poutine est notre président et une attaque contre lui, c’est une attaque contre notre pays », a écrit sur son compte Telegram Viatcheslav Volodine. « Avec ses déclarations, Biden a insulté les citoyens de notre pays », a ajouté celui qui fut le numéro 2 l’administration présidentielle russe entre 2011 et 2016.
Le président Biden affiche depuis son arrivée à la Maison Blanche en janvier une grande fermeté à l’égard du maître du Kremlin, par opposition avec la bienveillance souvent reprochée à son prédécesseur Donald Trump jusque dans son camp républicain.
Washington a déjà sanctionné début mars sept hauts responsables russes en réponse à l’empoisonnement de l’opposant Alexeï Navalny, dont les services de renseignement américains attribuent la responsabilité à Moscou.
Dans un tout nouveau rapport, les autorités américaines ont par ailleurs accusé « des acteurs liés au gouvernement russe » de nouvelles ingérences électorales en 2020, après celles de 2016.
Vladimir Poutine « en paiera les conséquences », a également dit Joe Biden au sujet de ces ingérences. « Nous avons eu une longue conversation lui et moi, je le connais assez bien », a expliqué le dirigeant démocrate.
« Soyez prêt »
« Au début de la conversation, je lui ai dit: ‘Je vous connais et vous me connaissez, si j’en viens à la conclusion que vous avez fait cela, soyez prêt’ « pour les conséquences, a-t-il rapporté, sans préciser à quoi il faisait allusion exactement.
Il a toutefois réaffirmé qu’il voulait pouvoir « travailler » avec les Russes « quand c’est dans notre intérêt commun », à l’instar de la prolongation de l’accord de désarmement nucléaire New Start décidée peu après son arrivée au pouvoir.
La Russie a aussi dénoncé mercredi les accusations d’ingérence électorales.
« Ce rapport est incorrect, tout à fait sans fondement et sans preuves », a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
« La Russie ne s’est pas ingérée dans les élections précédentes » de 2016 ayant abouti à la victoire de Donald Trump « et elle ne s’est pas ingérée dans les élections de 2020 » remportées par Joe Biden, a-t-il assuré.
Selon lui, ce rapport est un « prétexte pour remettre à l’ordre du jour la question de nouvelles sanctions » contre la Russie.
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