Le président américain Joe Biden a signé 28 ordres exécutifs et 12 autres actions telles que des proclamations, des mémorandums et des directives d’agences, au cours de ses neuf premiers jours à la Maison-Blanche, un rythme soutenu et un record absolu pour tout président américain sur le même laps de temps.
La série de mesures prises par Biden comprend la suppression de certaines politiques de son prédécesseur, comme l’arrêt du financement de la construction du mur frontalier promu par l’ancien président Donald Trump et l’annulation du projet Pipeline Keystone XL que Trump avait relancé après son arrêt par l’ancien président Barack Obama. Elles comprennent également des mesures liées à la pandémie, comme le port du masque obligatoire dans les bâtiments fédéraux, le rétablissement des restrictions de voyage pour les citoyens non américains voyageant depuis le Brésil, l’Afrique du Sud et une grande partie de l’Europe, et l’accélération de la coordination de la réponse à la pandémie à l’échelle gouvernementale.
Les mesures prises par M. Biden lors de sa première journée comprenaient un certain nombre de mémorandums et de décrets : réintégrer l’accord de Paris sur le changement climatique, promouvoir l’équité raciale, exiger le port du masques dans les bâtiments fédéraux, geler l’approbation des règles adoptées dans les derniers jours de la présidence Trump, renforcer le programme d’action différée pour les arrivées d’enfants (DACA) qui protège de l’expulsion les immigrants illégaux mineurs arrivés aux États-Unis, et suspendre les paiements des prêts fédéraux contractés par les étudiants.
Plus récemment, jeudi, Biden a signé un décret visant à étendre la couverture médicale, ainsi qu’un mémorandum présidentiel annulant l’interdiction du financement américain pour les organisations internationales à but non lucratif qui fournissent des conseils ou des recommandations en matière d’avortement.
Bien qu’il soit peu probable que M. Biden maintienne le rythme effréné des décrets, il a déjà dû faire face à l’opposition de certaines critiques, qui affirment que le fait que le président compte sur les actions exécutives à un stade précoce est en contradiction avec sa promesse, en tant que candidat, d’être un rassembleur.
Le comité de rédaction du New York Times, journal de gauche, qui a soutenu le candidat Biden et salué sa victoire, a publié jeudi un article intitulé « Vas-y molo sur les actions exécutives, Joe » (« Ease up on the Executive Actions, Joe »), affirmant que « ce n’est pas une façon de légiférer ».
Qualifiant les directives de M. Biden de « substitut imparfait à la législation », le comité de rédaction a fait valoir qu’elles « ne sont pas destinées à être une finalité contre la volonté du Congrès ».
Le leader républicain du Sénat, Mitch McConnell (Parti républicain, Kentucky), s’est exprimé jeudi à la Chambre haute, suggérant que la vague d’actions de Biden porte les marques d’une dictature.
« En octobre dernier, l’actuel président Biden a déclaré qu’on ne pouvait pas légiférer par des actions exécutives à moins d’être un dictateur. Eh bien, en une semaine, il a signé plus de 30 actions unilatérales », a déclaré M. McConnell. « Et les travailleurs américains se sentent exclus. »
Le républicain du Kentucky faisait référence aux remarques faites par Biden lors d’une réunion publique sur ABC News en octobre, lorsque ce dernier avait déclaré qu’il y a certaines « choses que vous ne pouvez pas faire en usant d’ordres exécutifs à moins d’être un dictateur », lors d’un échange sur la rapidité avec laquelle il ferait avancer son plan d’augmentation des impôts sur les entreprises et les riches Américains. Mais si le contexte complet de la déclaration de M. Biden suggère qu’il ne critiquait pas tous les décrets comme des caractéristiques d’une dictature, ses remarques l’ont néanmoins ouvert à des allégations d’hypocrisie et d’excès de pouvoir de l’exécutif.
M. McConnell s’en est pris aux décrets de Biden qui ont annulé le permis de l’oléoduc Keystone XL et qui ont imposé un moratoire sur les nouveaux baux de forage de pétrole et de gaz sur les terres et les eaux fédérales, arguant que ces mesures sapaient l’indépendance énergétique des États-Unis et menaçaient les emplois.
« Selon une étude, la décision sur les terres fédérales nous fera perdre près d’un million d’emplois américains rien que l’année prochaine », a déclaré M. McConnell. « C’est une sacrée façon de lancer une présidence. »
Biden et ses collaborateurs ont repoussé jeudi les critiques croissantes concernant la forte dépendance du président aux décrets exécutifs dès les premiers jours de son mandat. L’attachée de presse de la Maison-Blanche, Jen Psaki, a déclaré lors d’un point de presse jeudi qu’il allait « utiliser les leviers que tous les présidents de l’histoire ont utilisés : les ordres exécutifs ».
« Mais il estime également qu’il est important de travailler avec le Congrès, et pas seulement avec un parti – les deux partis – pour faire avancer les choses », a-t-elle ajouté.
Lors d’un bref échange avec les journalistes dans le Bureau ovale après avoir signé deux décrets jeudi, M. Biden a présenté ses dernières actions exécutives comme un effort pour « réparer les dommages causés par Trump » plutôt que de « lancer une nouvelle loi ». Il a indiqué qu’il s’efforçait de persuader les législateurs du Congrès d’adopter son programme d’aide à la pandémie de 1,9 billion de dollars au moyen d’un processus législatif.
La directrice de la communication de la Maison Blanche, Kate Bedingfield, a réagi aux critiques du New York Times concernant les décrets de M. Biden par une série de tweets : « Je ne peux m’empêcher de rappeler que pendant les primaires, ils ont encouragé les électeurs à réfléchir à ce qu’un président pouvait accomplir » grâce aux ordres exécutifs.
« Bien sûr, nous poursuivons également notre programme par le biais de la législation », a-t-elle ajouté. « C’est pourquoi nous travaillons si dur pour faire adopter le plan de sauvetage américain, pour commencer. »
Mme Psaki a déclaré lors d’une réunion d’information vendredi que mardi prochain, M. Biden signera un décret sur la modernisation du système d’immigration américain.
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