Le 31 août, le président Joe Biden a de nouveau défendu la stratégie adoptée par son administration pour retirer les troupes américaines d’Afghanistan, déclarant la fin du conflit qui dure depuis 20 ans, mais laissant entrevoir la possibilité de futures frappes aériennes contre les groupes affiliés à Daech dans le pays.
« C’est ainsi que la mission a été conçue », a-t-il déclaré au sujet de l’évacuation souvent désordonnée et chaotique qui a suscité des critiques de la part des deux principaux partis politiques, des médias et des membres des familles des soldats qui ont été récemment tués à Kaboul par des terroristes.
Bien que Joe Biden ait fait l’objet de nombreuses critiques, il a affirmé que l’armée « a réalisé l’un des plus grands ponts aériens de l’histoire » et qu’« aucune nation n’a fait quelque chose de semblable de toute l’histoire ».
« Nous continuerons à soutenir le peuple afghan par la diplomatie et l’engagement », a-t-il dit. « J’assume la responsabilité » pour cette évacuation et ce retrait chaotiques.
Toutefois, M. Biden a laissé entendre qu’il aurait été impossible de partir de manière « plus ordonnée » que ce qu’il s’est passé à Kaboul.
Joe Biden, qui n’a pas répondu aux questions, a reproché à l’armée et au gouvernement afghans de s’être effondrés face aux talibans et d’avoir mis « en péril la sécurité » des Américains et des Afghans restés sur place. Les talibans ont mené une offensive qui a permis de capturer la quasi-totalité de l’Afghanistan en 11 jours environ.
Quelques instants plus tard, M. Biden a rejeté une partie de la responsabilité de cette évacuation et de la chute du gouvernement sur l’administration Trump, déclarant que le président de l’époque, Donald Trump, avait conclu un accord avec les talibans pour qu’ils se retirent du pays avant le 1er mai.
Au cours des dernières semaines, Donald Trump, qui a dénoncé à plusieurs reprises la stratégie de repli de Joe Biden, a déclaré que son retrait était conditionnel. D’autres responsables de l’ère Trump, dont l’ancien chef intérimaire du Pentagone Chris Miller, ont récemment déclaré que les États-Unis ne comptaient pas quitter l’Afghanistan selon l’accord conclu par Donald Trump, mais qu’ils auraient laissé quelques troupes derrière eux.
Kash Patel, qui était auparavant le chef de cabinet de Chris Miller, a également expliqué cette stratégie de sortie originale dans un épisode de l’émission Kash’s Corner d’EpochTV.
L’effort d’évacuation de Kaboul a été assombri par un attentat terroriste qui a fait 13 morts parmi les troupes américaines et de nombreux Afghans. L’ISIS-K (la branche de Daech en Afghanistan et au Pakistan) a revendiqué cette attaque.
Lors d’un discours prononcé le 31 août, M. Biden a déclaré qu’il consacrerait des ressources pour combattre le groupe terroriste, précisant : « [Les États-Unis] n’en ont pas encore fini avec vous » et que son administration utiliserait une « stratégie ciblée et précise qui ne pardonnera pas, pour s’attaquer au terrorisme d’aujourd’hui […] et non à celui d’il y a vingt ans. »
« Nous allons poursuivre la lutte contre le terrorisme en Afghanistan et dans d’autres pays. Nous n’avons simplement pas besoin de mener une guerre terrestre pour le faire », a-t-il déclaré.
À 15 h 29 heure de l’Est nord-américain (22 heures, heure de Paris) le 30 août, une minute avant minuit à Kaboul, le dernier avion C-17 américain transportant des forces militaires a quitté l’Afghanistan, selon le général Frank McKenzie du Commandement central américain. Il a précisé qu’aucun Américain n’a pu être évacué au cours des cinq derniers avions qui ont quitté l’Afghanistan.
Lors de son discours prononcé le 31 août, Joe Biden a déclaré qu’environ 100 à 200 Américains se trouveraient toujours en Afghanistan, précisant que la majorité d’entre eux ont la double nationalité afghane et américaine.
« Quatre-vingt-dix pour cent des Américains présents en Afghanistan qui voulaient partir ont pu le faire », a-t-il déclaré, précisant que le secrétaire d’État Antony Blinken s’emploie à « assurer un passage sûr » à tout Américain, ressortissant afghan ou autre qui souhaiterait quitter l’Afghanistan.
Joe Biden a de nouveau fait remarquer que certains renseignements permettaient de penser que l’armée afghane tiendrait le pays après le 31 août, date limite du retrait des troupes américaines en Afghanistan.
Mais cette hypothèse « s’est avérée inexacte », a-t-il déclaré.
Jack Phillips est un journaliste du journal Epoch Times installé à New York.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.