Les manifestants ont défilé vendredi dans le centre-ville de Rangoun, la plus grande ville de Birmanie, pour exiger que les dirigeants de la région « soutiennent le peuple » birman, à la veille d’un sommet de l’ASEAN auquel le chef de la junte Min Aung Hlaing participera en Indonésie.
La nation d’Asie du sud-est traverse une grave crise depuis que l’armée s’est emparée du pouvoir lors d’un coup d’Etat le 1er février, renversant le gouvernement civil d’Aung San Suu Kyi.
L’armée birmane a intensifié le recours à la force alors qu’elle cherche à réprimer les manifestations quasi quotidiennes contre la junte, tuant à ce jour au moins 739 personnes, selon le décompte tenu par l’Association d’assistance aux prisonniers politiques (AAPP).
Le général Min Aung Hlaing doit participer samedi au sommet de l’ASEAN
A la tête de la junte, le général Min Aung Hlaing doit participer samedi à un sommet spécial des 10 pays de l’Association des nations du sud-est asiatique(Asean) consacré à la crise birmane.
Birmanie: manifestation à Rangoun à la veille du sommet de l’Asean https://t.co/vyRJN9euKV pic.twitter.com/rULINFfVYB
— La Libre (@lalibrebe) April 23, 2021
Sa participation au sommet est sévèrement critiquée par des activistes, des groupes de défense des droits humains, et par le gouvernement fantôme créé récemment par des députés du parti d’Aung San Suu Kyi qui auraient voulu être invités au sommet.
A Rangoun, la capitale économique du pays, les manifestants ont fait leur retour dans les rues du centre-ville vendredi, après une pause de plusieurs semaines par peur de la répression.
Faisant le salut à trois doigts en signe de résistance, ils ont scandé « Que voulons nous? La démocratie! » et réclamé la libération de leur leader, placée au secret depuis le coup d’Etat.
« Le plus grand test de son histoire »
Certains manifestants, venus de différents quartier de Rangoun, portaient des pancartes interpellant les pays voisins.
« Asean, veuillez vous tenir aux côtés des Birmans » ou « avez-vous besoin de plus de sang … pour prendre la bonne décision? » pouvait-on lire.
« #Myanmar summit, a test for ASEAN’s credibility. »
Has there ever been any?https://t.co/c9z5MXCMz4#WhatsHappeningInMyanmar
— Bangkok Lad (@bangkoklad) April 22, 2021
La gestion de la crise birmane par l’Asean sera « le plus grand test de son histoire », selon Emerlynne Gil, d’Amnesty International.
« Les autorités indonésiennes et les autres États membres de l’Asean ne peuvent ignorer le fait que Min Aung Hlaing est soupçonné des crimes les plus graves préoccupant la communauté internationale dans son ensemble », a-t-elle déclaré.
Sanctions à des hauts gradés de l’armée…
La junte de son côté justifie sa prise de pouvoir par des accusations de fraude électorale massive lors des élections de novembre que le parti de Suu Kyi avait remporté haut la main.
Les États-Unis, l’Union européenne et la Grande-Bretagne ont déjà imposé des sanctions à des hauts gradés de l’armée, ainsi qu’à certaines entreprises liées à l’armée.
Avant le coup d’État, Min Aung Hlaing faisait déjà face à des sanctions internationales pour le rôle de son armée dans la crise des Rohingyas.
Environ 750.000 membres de la minorité musulmane ont fui la Birmanie en 2017 à la suite d’une répression brutale des militaires.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.