La police birmane a annoncé dimanche avoir saisi des pilules de méthamphétamine d’une valeur de plus de cinq millions de dollars dans le nord de l’État Rakhine, région ravagée par les violences.
Des millions de ces pilules coupées avec de la caféine ont été découvertes dans le district de Maungdaw, épicentre d’une campagne de répression de l’armée qui a poussé plus de 500.000 musulmans rohingyas sur le chemin de l’exil au Bangladesh frontalier ces deux derniers mois.
« Nous avons saisi 3.563.355 pilules stimulantes issues de cinq affaires de trafic à Maungdaw depuis le début du mois », a déclaré à l’AFP Maung Maung Yin, chef de la brigade locale des stupéfiants.
C’est la plus importante saisie mensuelle dans la zone depuis le mois de février, quand la police avait lancé une opération antidrogue à travers tout l’État, a-t-il ajouté.
« Nous avons saisi cette drogue en travaillant dans la zone pour renforcer la sécurité à cause de la situation », a-t-il poursuivi, en référence aux violences qui ont vu des centaines de villages rohingyas être incendiés.
Les violences, que l’ONU considèrent comme de l’épuration ethnique, ont débuté fin août dans la Birmanie à majorité bouddhiste avec le déclenchement d’attaques par une rébellion rohingya contre les forces de sécurité birmanes. Celles-ci ont provoqué une répression sévère de l’armée birmane.
Sept membres de l’ethnie rakhine (bouddhiste), l’autre minorité importante de la région, ont été arrêtés en relation avec le trafic, a dit le policier.
D’après la presse birmane, les cachets étaient estampillés ‘WY’, le logo de laboratoires appartenant à des trafiquants de l’ethnie Wa dans le nord-est de la Birmanie. Le groupe rebelle y contrôle un territoire gardé par une armée.
De vastes quantités de drogue quittent ce « Triangle d’or » en direction du sud, vers Bangkok. Mais il existe aussi un trafic florissant en direction de l’ouest, vers le Bangladesh, porte d’entrée vers d’autres marchés d’Asie du Sud.
Ces dernières années, les autorités bangladaises ont saisi des millions de pilules de « yaba » aux mains de trafiquants qui tentaient de rentrer dans la zone de Cox’s Bazar.
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