Birmanie: salve d’applaudissements pour défier la junte

Par Epoch Times avec AFP
5 avril 2021 15:48 Mis à jour: 5 avril 2021 15:52

Des Birmans ont applaudi lundi les nombreuses factions ethniques armées qui ont pris position contre la junte, dernier signe de défi au régime militaire et à sa répression meurtrière.

Plus de 560 civils ont été tués par les forces de sécurité depuis le putsch du 1er février qui a renversé le gouvernement d’Aung San Suu Kyi, d’après l’Association d’assistance aux prisonniers politiques (AAPP).

Le bilan pourrait être beaucoup plus lourd: quelque 2.700 personnes ont été arrêtées. Beaucoup, détenues au secret, sans accès à leurs proches ou à un avocat, sont portées disparues.

Chaque jour de nouvelles parades

Malgré cela, la mobilisation pro- démocratie se poursuit, avec des dizaines de milliers de salariés en grève et des secteurs entiers de l’économie paralysés.

Pour échapper aux représailles, les contestataires trouvent chaque jour de nouvelles parades.

Lundi, ils ont lancé un appel demandant aux Birmans d’applaudir les rébellions ethniques qui les soutiennent.

Des femmes, revêtues de leurs jupes traditionnelles, sont descendues dans les rues de Sagaing (centre) et ont applaudi cinq minutes sans interruption, d’après des images diffusées sur les réseaux sociaux. D’autres mouvements similaires ont eu lieu à travers le pays.

Dix des principales factions armées en soutien

La veille, dix des principales factions armées, qui avaient signé un cessez-le feu avec l’armée à partir de 2015, ont apporté leur soutien au mouvement de désobéissance civile.

« Le processus de paix a été violé par les militaires », a déclaré lundi à l’AFP le général Yawd Serk qui dirige l’une de ces rébellions, le Conseil de restauration de l’État Shan.

« Nous ne disons pas que l’accord national de cessez-le-feu est rompu – il est suspendu », a-t-il ajouté, déplorant le bain de sang à l’encontre des civils.

Lundi, un homme de 25 ans a été abattu et six autres blessés à Pinlebu, dans le nord du pays.

Actes de torture rapportés

« Ils m’ont brûlé le bras (qui portait un tatouage d’Aung San Suu Kyi, ndlr) avec un morceau de pneu pendant qu’un soldat me maintenait », a indiqué à l’AFP un jeune de 20 ans.

Deux soldats ont été tués dimanche dans l’explosion d’une bombe à Tamu, près de la frontière avec l’Inde.

Des manifestants sont de nouveau descendus dans les rues lundi, comme  à Mandalay (centre) où ils ont exhorté la communauté internationale à leur venir en aide.

Communauté internationale divisée

Mais cette dernière reste divisée. Les Etats-Unis, l’Union européenne et le Royaume-Uni ont sanctionné le régime, mais la Chine et la Russie, alliées traditionnelles de l’armée birmane, refusent catégoriquement une telle hypothèse.

-Des militants birmans, résidant en Israël, manifestent contre le coup d’État militaire, devant l’ambassade de Chine dans la ville côtière de Tel Aviv, le 15 février 2021. Photo de Jack Guez / AFP via Getty Images.

Deux ressortissants australiens détenus depuis fin mars ont été remis en liberté et ont quitté Rangoun.

Un troisième Australien, l’économiste et professeur universitaire Sean Turnell, conseiller d’Aung San Suu Kyi, est toujours en détention. Il est accusé, tout comme Aung San Suu Kyi, d’avoir violé une loi sur les secrets d’Etat datant de l’époque coloniale.

L’ex-dirigeante est aussi visé par d’autres chefs d’accusation, notamment pour corruption.

 

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