Un nombre de plus en plus important de supermarchés proposent des « blabla caisses » où le client peut prendre son temps et discuter avec la caissière.
D’un côté, des clients qui ont besoin de sortir de l’isolement social, et de l’autre, certaines hôtesses qui ont besoin de réhumaniser leur profession. Le concept des « blabla caisses » est très simple : il s’agit de caisses lentes, où on n’a pas besoin d’être stressé par le temps, et où on est invité à discuter avec la caissière. Et s’il y a d’autres clients derrière, ce n’est pas grave, puisque ceux‑ci ne sont pas pressés non plus, sinon ils peuvent aller dans une caisse normale.
Lancée il y a quelques années en France après l’exemple des Pays‑Bas, cette initiative a dû être mise de côté pour un temps à cause de la crise sanitaire. Toutefois, elle est en train de ressortir, rapporte Le Figaro. « Cette période a provoqué une hausse de l’isolement. On s’est dit que c’est maintenant qu’il y en aurait le plus besoin », remarque Stéfen Bompais, directeur de l’expérience client pour le groupe Carrefour. Cette chaîne a décidé de mettre en place ce genre de caisses dans chacun de ses hypermarchés.
Chez #Auchan Avallon (89), on innove avec la BLA BLA CAISSE ? Objectif : recréer du lien avec les clients ?? @AUCHAN_France #Commerce #Marketing #Retail pic.twitter.com/EgCAHQXy0T
— MédiaCom’ (@lemediacom) October 9, 2021
Europe 1 est allé à la rencontre d’une cliente de l’Hyper U de La Montagne, près de Nantes, où une « blabla caisse » est en place depuis un an. « Je vis seule, et même quand je sors mon chien je ne vois pas grand monde. Vous voyez, vous allez être la seule personne à qui je vais parler aujourd’hui », raconte Marie‑Thérèse, 89 ans, à l’hôtesse de la caisse numéro six, la seule à permettre de prendre son temps sur une trentaine de caisses ouvertes. Cette dernière lui répond qu’elle est ravie de cet entretien agréable sur les oiseaux.
Des caissières qui « en avaient besoin »
Du côté des caissières aussi, qui sont volontaires pour occuper cette caisse spéciale, on y trouve aussi son compte. « Certaines hôtesses, notamment celles qui connaissent les habitués, en avaient aussi besoin », précise le supermarché.
« Les caissières voient de nouveau un avenir à leur métier », remarque Corinne Zihlmann, chargée de relation client à l’hypermarché Carrefour de Chartres.
À l’heure où les caisses avec un humain qui vous fait payer sont en train de disparaître progressivement au profit de la robotisation, cette initiative qui peut surprendre permet de réhumaniser les rapports entre clients et hôtesses. Même si les supermarchés sont de plus en plus nombreux à proposer ce genre de caisse lente, l’objectif n’est toutefois pas de les généraliser en grand nombre dans chaque établissement : cela ne convient tout simplement pas à tout le monde.
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