Les deux professeurs qui avaient aspergé Jean-Michel Blanquer de chantilly lors de la campagne des législatives en juin, ont été condamnés le 5 septembre à 300 euros d’amende par le tribunal correctionnel de Montargis dans le Loiret.
En l’absence de l’ancien ministre de l’Éducation nationale, pas représenté lors de l’audience, le tribunal n’a pas suivi les réquisitions du procureur de la République de Montargis Jean-Cédric Gaux, qui avait requis une peine composée d’un stage de citoyenneté et 1000 euros d’amende.
La liberté d’expression passe par le vote, la presse, le droit de manifester et de se syndiquer, « mais jamais la contestation ne doit s’exprimer dans la violence (…) même un acte considéré comme bénin », a estimé le magistrat.
« Il ne s’agit pas d’un happening, mais d’une action violente qui tombe sous le coup de la loi pénale », avait insisté Jean-Cédric Gaux, indiquant que pour la victime, « il s’agit d’un acte violent, humiliant ». Les condamnations ne seront pas inscrites aux casiers judiciaires des deux professeurs, âgés de 51 et 57 ans.
Une Éducation nationale en « chute libre »
Les deux hommes avaient aspergé de crème chantilly l’ancien ministre et candidat à la députation, en campagne sur un marché lors des élections législatives. Ils entendaient dénoncer une Éducation nationale en « chute libre ». Jean-Michel Blanquer avait déposé une plainte.
Les enseignants, exerçant leur profession dans deux collèges en REP de l’agglomération montargoise, étaient poursuivis pour violence commise en réunion sans interruption de temps de travail.
À la barre, ils ont reconnu les faits, mais estimé n’avoir pas commis un acte de violence. « Je ne sais pas si on peut parler de violence », a ainsi estimé l’un d’eux. « Je pense que ça a pu blesser son amour propre mais c’est autrement moins violent que la violence subie par les professeurs, les élèves et les parents ».
« On a subi des violences qui mettaient en cause notre santé, bien plus que de la chantilly », a-t-il déclaré.
Une « condamnation symbolique »
À l’issue du procès, leur avocat, Me Benoît David s’est dit « déçu » du jugement car la violence des actes n’était pas caractérisée selon lui. « C’est une condamnation symbolique pour quelque chose de symbolique », a-t-il conclu.
Une cinquantaine de personnes, notamment des membres de syndicats de l’Éducation nationale, s’étaient rendues devant le tribunal de Montargis, affichant leur soutien aux deux professeurs.
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