Ecartée sous Corinne Diacre mais rappelée par Hervé Renard, la meilleure buteuse des Bleues Eugénie Le Sommer s’était « presque fait une raison » sur son avenir international, avant une crise « nécessaire » et l’arrivée d’un nouveau sélectionneur qui apporte « plus de compétence », assure-t-elle à l’AFP.
Q: Revenir en équipe de France après deux ans d’absence, l’aviez-vous vu venir ?
R: « Pas du tout. Si on m’avait dit ça il y a dix jours, je ne l’aurais pas forcément cru. Mais voilà, la vie est faite comme ça. Je ne m’y attendais pas, mais je suis très heureuse et très fière. »
Q: A quel moment y avez-vous cru à nouveau ?
R: « A partir du moment où il y a un nouveau sélectionneur, je me dis que les cartes sont redistribuées. Mais de là à voir son nom dans la liste, il y a un long chemin. C’était dans un coin de ma tête, mais je me suis tellement attendue à des choses dans le passé que là, je ne m’attendais plus à rien. Je sais très bien que la déception est d’autant plus difficile quand tu espères beaucoup. Donc c’était un sentiment un peu bizarre. (Ces derniers mois), je m’étais presque fait une raison, même s’il y avait toujours ce petit espoir. C’est sans doute pour me protéger que j’ai fonctionné comme ça. »
Q: Non seulement vous revenez, mais avec un statut de vice-capitaine. Comment digérer cette transition ?
R: « C’est vrai que ça a été très vite. Vendredi, j’ai vu mon nom dans la liste et j’avais l’impression d’être appelée pour ma première sélection… Et lundi, le coach m’a désignée vice-capitaine. J’ai accepté le défi, je vais essayer de répondre présente et de lui rendre la confiance qu’il m’a donnée. C’est sûr qu’il faut vite se remettre dedans. Mais je ne vais pas me réinventer. »
Q: Le nouveau sélectionneur Hervé Renard compte sur votre expérience. Votre rôle va-t-il dépasser le cadre du terrain ?
R: « On a un groupe assez jeune. Il manquait peut-être un peu d’expérience, je pense qu’il a voulu en remettre un petit peu. J’ai forcément ce rôle d’accompagner les plus jeunes, d’aider l’équipe avec mon expérience pour mieux aborder les compétitions ou les matches. »
Q: Il a fallu une fronde majeure pour que l’encadrement change en équipe de France. Avez-vous songé à élever la voix ?
R: « C’est difficile de parler de fronde. C’est sûr qu’il y avait des problèmes, même si c’est assez dommageable d’en être arrivées jusqu’à ce point. Même si je n’étais plus en sélection, je n’ai pas envie de voir une équipe de France souffrir comme ça. Mais je sais que si on en est arrivées là, c’est que c’était nécessaire. C’était peut-être ça qu’il fallait pour faire avancer les choses. En tout cas, aujourd’hui, on repart sur une nouvelle dynamique et un nouveau projet. »
Q: Mais n’avez-vous pas l’impression que les Bleues ont perdu du temps ces dernières années ?
R: « On ne sait pas. On sait qu’on ne peut pas refaire l’histoire. Maintenant, l’avenir nous dira si tout cela aura servi à quelque chose ou pas. »
Q: En quelques jours, avez-vous vu la différence entre les méthodes de Corinne Diacre et de Hervé Renard ?
R: « Ce que je retiens des premiers jours, c’est le soleil, les sourires, la bonne humeur. On sent beaucoup d’enthousiasme dans l’équipe. Le staff s’est étoffé aussi. Il y a plus de personnes, plus de compétence. Je savais déjà quel type de coach il était et c’est vrai qu’il est beaucoup dans la communication. Il arrive à transmettre ce qu’il veut. J’espère qu’il va nous apporter beaucoup de choses. »
Q: L’apaisement a-t-il été immédiat ?
R: « De ce que j’ai ressenti, oui. »
Q: Vous avez déjà atteint une demi-finale de Coupe du monde, en 2011. Voyez-vous plus loin au Mondial cet été (20 juillet-20 août) ?
R: « Quand on est la France, qu’on a déjà fait partie des trois premières nations mondiales, on n’est pas là par hasard. Et quand on a cette qualité dans notre effectif, oui, on se doit d’avoir un objectif élevé. Mais on sait que cela ne suffit pas d’écrire des noms sur un papier. Il faut aussi arriver à jouer ensemble, à bien jouer, ou à moins bien jouer parfois mais à gagner. Car ce qui va vraiment compter, c’est le résultat final. »
Propos recueillis par Antoine MAIGNAN et Phoebe LANZER WOOD.
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