Depuis le 1er mai, les véhicules neufs circulant en Europe sont obligatoirement équipés d’une boîte noire. Un « enregistreur de données d’accident » qui devrait permettre de mieux comprendre les raisons d’un accident de la route.
Cette loi, votée en 2019 par le Parlement européen, est entrée en vigueur ce dimanche 1er mai. Les voitures, camions et bus neufs sortis d’usine en Europe seront désormais équipés d’une boîte noire. Il s’agit d’un dispositif permettant d’enregistrer les paramètres de conduite quelques secondes avant et après un accident, afin de mieux comprendre les circonstances ayant amené le dit accident.
Dans le détail, la puce électronique à l’intérieur du boitier enregistre la vitesse, la phase d’accélération et de freinage, le port de la ceinture de sécurité, la force de la collision, le régime moteur et l’inclinaison du véhicule, a rapporté France Bleu. À noter que ces boites noires n’enregistreront pas les sons à l’intérieur des véhicules, contrairement à celles des avions.
Selon Anne Lavaud, déléguée générale de l’association Prévention Routière : « Les constructeurs espèrent pouvoir récupérer 40 secondes de données, soit 30 secondes avant le choc et 10 secondes après. Donc, toutes les 40 secondes les données enregistrées sont écrasées. On voit bien que cela n’enregistre aucune donnée personnelle, que des données qui concernent le comportement du véhicule ».
A quoi servent les boîtes noires, obligatoires sur toutes les voitures neuves depuis le 1er mai ?
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— France Bleu (@francebleu) May 3, 2022
Sur Franceinfo, Anne Lavaud a déclaré que « les boîtes noires seront accessibles aux autorités judiciaires, aux bureaux d’enquête et à tous les instituts de recherche qui travaillent sur la sécurité routière, dont les instituts de recherche des constructeurs ».
Pour Vincent Julé-Parade, avocat spécialisé dans la défense des victimes de la route, ces boites noires seront plus qu’utiles : « Les données nous permettront dans le cas de procès en discussion autour des responsabilités d’accidents de mieux identifier le conducteur qui déboite sans avoir mis son clignotant ou encore la vitesse précise au moment de l’accident. Ce sont des données très subjectives qu’on a beaucoup de mal à établir et connaitre actuellement, cela permettra de simplifier les procédures ».
De leur côté, plusieurs associations d’automobilistes ne voient pas les choses de la manière et doutent de l’efficacité de ces boites : « On aura que quelques données notamment sur la vitesse du véhicule qui n’apporteront pas toutes les précisions de l’accident, puisqu’on passe à côté de tout le reste, notamment les refus des priorités, l’usage du téléphone au volant, finalement ça n’apportera strictement rien si ce n’est un coût supplémentaire sur les véhicules », a expliqué Pierre Chasseray, délégué général de l’association 40 millions d’automobilistes.
À noter qu’à partir de 2024, ce ne sont plus seulement les voitures neuves, mais aussi les voitures d’occasions qui devront être équipées de ces boites noires, pour un coût d’installation d’environ une centaine d’euros.
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