Le gouvernement provisoire de Bolivie a annoncé mercredi qu’il déposera une plainte internationale contre Evo Morales pour « crimes contre l’humanité », accusant l’ancien président d’organiser des blocus depuis son asile au Mexique pour empêcher la nourriture d’atteindre plusieurs villes boliviennes.
Le fondement de cette accusation est une vidéo présentée aux médias par le ministre de l’Intérieur, Arturo Murillo, dans laquelle on voit un dirigeant cultivateur de coca identifié comme Faustino Yucra Yarhui en pleine conversation téléphonique avec une personne identifiée par les autorités comme Evo Morales.
Dans la vidéo, dont l’authenticité n’est pas confirmée par des sources indépendantes, on entend supposément Morales donner des instructions à travers le haut-parleur du téléphone afin d’organiser les cultivateurs de coca en barrages routiers pour résister contre le gouvernement intérimaire de Jeanine Áñez.
« Ne laissons pas la nourriture entrer dans les villes, bloquons, encerclons vraiment », peut-on entendre la voix identifiée comme celle de E. Morales dire dans la vidéo, avant de l’entendre se souvenir aussi que lorsqu’il a été expulsé du Congrès bolivien en 2002 en tant que député, il y a eu des blocus pour lui permettre de revenir au Parlement, ce qui est réellement arrivé.
« Maintenant, ils m’expulsent de Bolivie, faites des blocus jusqu’à ce qu’on gagne », ajoute-t-il.
M. Murillo a indiqué que l’information dont il dispose est que l’appel téléphonique a été fait il y a trois jours et qu’il a offert d’apporter la vidéo à n’importe quel laboratoire pour démontrer son authenticité et prouver qu’il s’agit bien d’Evo Morales qui parle au leader des cultivateurs de coca.
« Ce n’est pas possible qu’Evo Morales veuille continuer à opposer les Boliviens aux Boliviens, ce n’est pas possible qu’Evo Morales, après que le peuple a tant cru en lui, ordonne l’assassinat de son peuple, ordonne que la nourriture n’entre pas dans les villes, ceci est un crime contre l’humanité », a déclaré le ministre intérimaire.
M. Murillo a annoncé que « dans les prochaines heures » ils présenteront « la demande internationale à ce sujet » devant « les autorités correspondantes », sans donner de détails.
La Bolivie est dans une grave crise depuis le lendemain des élections du 20 octobre, lorsque des allégations de fraude ont commencé en faveur d’Evo Morales, qui a été proclamé vainqueur pour un quatrième mandat consécutif par un organe électoral remis en question par les détracteurs du dirigeant autochtone.
Le 10 novembre, l’Organisation des États américains (OEA) a sonné l’alarme dans un rapport faisant état de graves irrégularités dans les élections et, quelques heures plus tard, E. Morales a annoncé sa démission après près de 14 ans au pouvoir, sous la pression des militaires, pour partir le lendemain vers le Mexique, où il a reçu l’asile.
Les protestations étaient initialement contre E. Morales, mais depuis son départ de Bolivie, ses partisans manifestent contre Mme Áñez.
Avant sa démission, Evo Morales avait prévenu d’installer des clôtures dans les zones urbaines pour arrêter les grèves des citoyens contre lui, ce qui avait été critiqué par ses détracteurs.
Une clôture est un blocus d’entrée et de sortie de la campagne vers la ville, ce qui peut servir au passage des personnes ainsi que de la nourriture produite en zone rurale.
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