Une directive de la direction générale du CHU de Bordeaux, ce vendredi 3 avril, demande que les surblouses à usage unique soient lavées selon un protocole bien précis, en prévision d’une éventuelle pénurie. En parallèle, une directive du ministère de la Santé relate que cela est nécessaire « dans le contexte actuel d’utilisation massive des surblouses et afin de faire face au risque de pénurie ».
La SF2H (Société française d’hygiène hospitalière) a confirmé la possibilité de réutiliser ces surblouses, après lavage, ainsi que le rapporte France 3 Nouvelle Aquitaine. Elle précise toutefois que cela ne concerne que les blouses « en matière intissée, imperméables » et que celles-ci sont capables de « résister à deux lavages, voire trois », selon le président de la SF2H, Bruno Grandbastien. Après tout lavage, il est cependant impératif de s’assurer de leur réutilisation effective.
#Coronavirus : les soignants inquiets de devoir réutiliser des #surblouses à usage unique lavées en machine – France 3 #Nouvelle_Aquitaine https://t.co/n9staV99YH
— Phil Mourat-Rose ? (@RosePhi71343330) April 6, 2020
Le protocole auquel il est nécessaire de se plier pour effectuer la réutilisation est strict. Il est composé d’un « lavage à 60° pendant 30 minutes, un séchage à 50° pendant 20 minutes et une stérilisation à 125° en autoclavage pendant 20 minutes ».
À Bordeaux, ce cycle lavage-séchage-stérilisation va être géré par la blanchisserie du CHU.
Alain Es-Sebbarn, délégué CGT à l’hôpital Pellegrin, déclare que cette nouvelle mesure est « inconcevable ». Il s’insurge contre le fait qu’il n’y ait « aucune transparence sur l’état du stock ». Il met en garde : « De nombreux soignants comptent les déchirer plutôt que de les mettre dans les sacs de blanchisserie. Ils sont en première ligne, ils ont besoin d’être protégés. »
Malgré cela, d’autres soignants préfèrent « une blouse lavée que pas de blouse du tout, c’est mieux que rien ».
Pour Alain Es-Sebbarn, arriver à cette situation est déplorable. « Les personnels sont fatigués, on leur demande beaucoup et on ne leur promet rien de concret », confie-t-il.
Rupture de matériel dans notre service (dédier COVID-19) nos surblouses (sensées être jetables) vont être lavées, et le pire …. les tabliers seront fait à partir des sacs poubelles.
La France. En 2020. Même pas capables de protéger ses soignants— F :): (@f_bnz9) April 3, 2020
Mais cette situation ne touche pas uniquement le CHU de la ville de Bordeaux. D’autres utilisent déjà cette méthode de recyclage comme c’est le cas pour la ville de Lyon. D’ailleurs, dans cette ville, l’utilisation de sacs poubelles a aussi été adoptée pour prévenir une « rupture totale de stock », ainsi que l’explique la direction qui précise néanmoins que « ces mesures exceptionnelles seront bien sûr suspendues, voire annulées, dès qu’un approvisionnement – même ponctuel – sera possible ».
Face à la pénurie, l’ARS Nouvelle-Aquitaine a récemment lancé un appel à la solidarité afin de collecter auprès des entreprises des stocks de masques chirurgicaux (même périmés), ainsi que du matériel de protection médical (surblouses, surchaussures, charlottes, gants, lunettes, visières et solutions hydro-alcooliques).
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